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 au  contact  atec  le  calcaire  grossier  superposé,  des  coquilles  marines. 
   Le  terrain  arénacé de  la  Suisse,  qui  comprend  la  molasse  
 et lenagelfluhe,  se  compose,  d’après  les  nouvelles  recherches  de  
 MM.  de  Charpentier  et  Lardy  (en  commençant  par  les  couches  
 inférieures),  i.°  de  calcaires  sableux,  un  peu  ferrugineux,  passant  
 souvent  à un véritable grès  à ciment calcaire;  2 °   de  poudingue  
 (nagelfluhe)  enchâssant des  fragmens  calcaires  et siliceux,  toujours  
 arrondis  et agglutinés par un  ciment  calcaire;  3.° de molasse  
 ou grès  à  petits  grains  de  quarz et  à  ciment argileux ou marneux.  
 Des filons  de  spath calcaire  traversent souvent le nagelfluhe,  et la  
 molasse  (grès  fin  et  friable)  alterne  avec  des  lits  de  marnes.  Le  
 nagelfluhe  qui empâte  à  la  fois  des  galets  de  porphyrè  et  de calcaire  
 compacte  ( Rigi,  Fribôurg,  Entlibuch),  n’est  pas  toujours  
 recouvert  par  la  molasse;  et  M.  de  Buch  a  remarqué  depuis  
 long-temps  qu’entre  Habkern  et  le  petit  Emmethal  la  molasse  
 alterne  plusieurs fois  avec  le  nagelfluhe.  Tout ce  terrain,  dont la  
 surface  et  généralement  à  nu,  git  immédiatement  vers  le  nord  
 (Arau,  Porentruy,  Boudiy),sur  le  calcaire  jurassique ;  vers  le  
 sud,  sur  le  calcaire  alpin  (environs  de Genève  et Teufenbachto-  
 bel,  au  sud-ouest  du  Rigi).  D’après  l’inclinaison  des  couches  
 quelques géognostes  célèbres ont regardé  long-temps le  nagelfluhe  
 comme  antérieur  au calcaire  alpin.  M.  Keferstein  croit  encore  la  
 molasse  (mergelsandstein)  inférieure  à  la  craie  et  même au  calcaire  
 jurassique.  Un  calcaire  fétide  et  bitumineux,  un  gypse  
 fibreux  et  argileux,  alternant  avec  des  marnes  qui  renferment  
 des  ammonites,  un  calcaire  compacte  brun-jaunâtre ,  et  des  li-  
 gnites,  forment  des  couches  subordonnées  à  la  molasse  de  la  
 Suisse.  Le  dépôt  de  lignites  qu’on  exploite  près  de S.  Saphorin ,  
 entré  Vevay  et  Lausanne,  est  recouvert  de nagelfluhe;  celui  de  
 Paudex est intercalé  à  la  molassei  Tout  ce  terrain  renferme,  en  
 Suisse,  à  la  fois  des  coquilles  marineé  (ammonites,  cythérées,  
 dônax ) ,  des  coquilles  d’eau  douce  (lymnées,  planorbes),  des  
 palmacides  à  feuilles  flabelliformes  (Montrepos),  et  des  ossemens  
 de quadrupèdes  (Aarberg, Eslavayer,  Kæpfnach  sur les bords  
 du  lac de Zuric),  ossemens  qui,  selon  les recherches  de M. Meis-  
 ner,  appartiennent  à  l’Anaplotherium, au Mastodon angustidens  et  
 au Castor. Dans la  molasse  de Cremin  etCombremont  une breche  
 coquillière  marine  repose  sur  un  calcaire  brun,  rempli  de  planorbes. 
   M.  Brongniart,  dés  l’année  1817,  a  insisté  sur  l’analogie  
 qu’offre  l’argile  plastique  de  Paris  avec  une  partie  de  la  formation  
 de  nagelfluhe  et  de  molasse  de  Suisse,  si  long-temps  confondue  
 avec  le  grès  bigarré  d’Allemagne.  Ce  savant  pense  aussi  
 que  les  molasses  qui  renferment  des  ossemens  de  mastodontes  
 et d’'anthracoterium  (Cadibona près  de Savone)  sont plus  récentes  
 encore  que  l’argile plastique ;  qu’elles  sont  peut-être  ou  liées  au  
 calcaire  grossier  qui  est  souvent  arénacé,  ou  parallèles  au  gypse  
 de Montmartre.  Les  ossemens  d’animaux  vertébrés,  trouvés  rarement  
 dans l’argile plastique  de Paris  et  de  Londres  (prés  d’Au-  
 teuil  et  de  Margate)  ,  n’ont  point  encore  été  déterminés  zoologiquement, 
   et  jusqu’ici  M.  Cuvier,  dans  la  suite  de  ses  importantes  
 recherches  sur  le  gisement  des  fossiles,  n’a  reconnu  
 des  débris  de  mammifères  terrestres  que  dans  les  terrains  postérieurs  
 au  calcaire  grossier.  Il  se  pourroit,  d’apres  ces  considérations, 
   que  les  molasses  ou  grès  à  lignites  de Hongrie  fussent  
 antérieurs  à  ceux  de  la  Suisse;  mais,  comme  dans  ce  dernier  
 pays  les  formations  de  calcaire grossier  (parisien)  et  de  gypse a  
 ossemens  ne  se sont  presque  pas  développées,  et  qu’en  général  
 l’alternance  fréquente  des  roches  tertiaires  rend  leur parallélisme  
 un peu  incertain,  il  se pourroit aussi  que  la  longue époque  de  la  
 formation  de molasse  et  de nagelfluhe en Suisse (celle des  couches  
 inférieures  et supérieures,  arénacées,  marneuses,  calcaires  et gyp-  
 seuses )  eût  été contemporaine  aux trois formations  d'argile  plastique, 
   de  calcaire  grossier  et  de  gypse*  des  environs  de  Paris. 
 Le  terrain  qui  nous  occupe  est,  selon  les  observations  récentes  
 de  M.  Boué,  extrêmement  développé  dans  le  sud-ouest  de  la  
 France,  de Libourne à  Agen,  surtout au nord  de  la  Dordogne  et  
 de  la  Gironde,  où  il  repose  sur  la  craie.  Il  y  est  composé  ( en