simultanée d’une énorme masse de monocotylédones ; elle offre
comme des points de repos à l’esprit ; et, tout en se rappelant
que les formations mêmes sont bien plus importantes que les
grandes divisions, on a souvent lieu, en avançant des hautes
montagnes vers les plaines, de reconnoître l’influence diverse
que l’agroupement des roches primitives et intermédiaires, celui
des roches secondaires et tertiaires ont exercé sur l'inégOalité et
la configuration du sol. C’est à cause de cette influence que
l’aspect du paysage, la forme des montagnes et des plateaux,
le caractère de la végétation, varient moins, lorsqu’on voyage
parallèlement à la direction des couches, qu’en les coupant à
angle droit. ( Greenough, Crit. examinât, of Géologie, pag. 38.)
Je continue, en suivant MM. de fluch, Freiesleben, Brochant,
Beudant, Bucldand, Raumer ( Geb. von Nieder-Schlesien,
1819) et d’autres géognostes célèbres, à grouper les formations
indépendantes, d’après les divisions en terrains primitifs, de
transition, secondaires, etc., sans m’appesantir sur l’impropriété
de la plupart de ces dénominations. Je continue de séparer
l’argile (avec lignites) superposée à la craie, de celle qui
est dessous, et la craie même, des formations secondaires plus
anciennes. Mais ces distinctions par assises et par groupes
d’assises, si utiles dans la description d’un terrain de peu d’étendue,
ne doivent pas empêcher le géognoste, lorsqu’il tente
de s’élever à un point de vue plus généraljj de lier ces argiles
et la craie au calcaire du Jura, et de les regarder comme les
derniers strates de cette grande formation composée de couches
calcaires et marneuses. Les assises inférieures de la craie ( tuffeau)
renferment des ammonites. Le calcaire de la montagne
de Saint-Pierre de Maëstricht indique, comme l’ont déjà observé
MM. Omalius et Brongniart ( Géographie minérale, p. i 3) ,
le passage de la craie à des calcaires secondaires plus anciens.
Près de Caen, selon les belles observations de M. Prévost, les
argiles sous la craie renferment ces mêmes lignites qui se trouvent
, en plus grande masse, dans l’argile superposée à la
craie; des cérites, qui rappellent le calcaire grossier de Paris,
se montrent, dans un calcaire à trigoniesy placés entre des
argiles inférieures à la craie et les couches oolithiques. Je n’insiste
pas sur ces faits particuliers ; je les cite seulement pour
prouver, par un exemple frappant, comment, en rapprochant
des faits observés sur différens points d’un même pays, le
grand phénomène de l'alternance nous révèle des liaisons entre
des formations qui, au premier abord, paroissent n’avoir presque
rien de commun. C’est le propre de ces couches qui alternent
les unes avec les autres, de ces roches qui se succèdent
en série périodique, d’offrir les contrastes les plus marqués dans
les deux couches quisp suivent immédiatement. En géognosiey
comme dans les différentes parties de l’histoire naturelle descriptive,
il faut reconnoître l’avantage des classifications, des
coupes diversement graduées, sans jamais perdre de vu a l’unité
de la-nature. Aussi, ceux qui ont avancé le plus la philosophie
naturelle, ont eu à la fois et la tendance à généraliser
et la connoissance exacte d’une grande masse de faits particuliers.
On a l’habitude de terminer la série des terrains par les
roches volcaniques, et de les faire succéder aux terrains secondaires
et tertiaires, même aux terrains de transport. Dans un
tableau formé d’après le seul principe de l’ancienneté relative,
cet arrangement m’a paru peu convenable. Sans doute que des
laves lithoïdes se sont répandues sur les formations les plus
récentes, même sur des couches de galets. On 11e saurait nier
qu’il n’existe des productions volcaniques de différentes époques;
mais, d’après ce que j’ai pu observer dans les Cordil lères.
dq Pérou, de Quito et du Mexique, dans une partie du monde
si célèbre par la fréquence des volcans, il m’a paru que le
site principal des feux souterrains est dans les roches de transition
et au-dessous de ces roches. J’ai reconnu que tous les cratères
enflammés ou éteints^des Andes se sont ouverts au milieu
de porphyres trappéens çu trachytes ( Berl. Abhandl. der