seule vue de ses effets , les rend contagieux
pour les âmes foibles. Toutes les personnes
douées de cette idiosyncrasie, sont débiles
et grêles, mais ardentes , passionnées ,
et même furieuses^
Ainsi l’histoire naturelle offre à la médecine
des considérations indispensables. Ce
dernier art n’est même qu’une petite branche
de la science de la Nature, puisqu’il-s’occupe
de la saqté des corps vivans qu’elle
produit. Toutes les sciences physiques sont
soeurs, mais également filles de la Nature.
L ’hommê acquiert, par la^ civilisation f
des facultés nouvelles en même tems que
d’autres lui échappent. Il perfectionne les
sens qui dépendent plus ç>u moins de celui
du tact ; parce,: que |Celui-ci étant général i "
et devenant plus sensible lorsqu’on le soustrait
à l’injure des saisonâ, faitI participer
au goût- et-à l’odorat son extrême > délicat
tesse i(i). Mais nous perdons cétte^ finisse
subtile de l’ouïe, et cette grande portée de
(i) Ce dernier influe beaucoup sur les moeurs. Rush,
Medic. enquir. t. u , p; §4*' Les sauvages l ’otit trés~fi».
JMereville, Hist. acatl. sc» 1708, p. 120. Lecat , Phy~
siolog, Traité des sens, p, i:56. J ouïjj. des iêd j*
pag. 60.
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la vue qui caractérisent le sauvage chasseur.
Les Dondos ou blafards sont de même à
notre égard ;! et il'semble que nous devenions
étiolés et udlbinosren nous comparant
clans l’état c iv il, à l’homme de la Nature.
Dans le sauvageI le sens du goût est extrêmement
rude etgrossier. Les fruits les plus
acerbes et les plus âpres, les racines les plus
sàpides elles plus irritantes,nos liqueurs spiri-
tûeuses les plus brûlantes font peu d impression
sur son palaisjlaNature s’accoutume sans
peine chez lui à toutes les nourritures ; mais
il n’en est pas deipiême de son odorat. T or ce
de l’exercer sans cesse, pour suivre à la piste
sa proie fugitive, -pour explorer d avance
les qualités nutritives des végétaux inconnus
, le Sauvage, de même que lè Chien,
rend ce;"sens très-sagace par le continuel
usage qu’il en fait. L ’odorat est, pour ainsi
dire, un goût extérieur qui trompe rarement
; ces: deux sens s’influencent meme
réciproquement (1) , car tous les organes
qui ont une action analogue“ entr’eux sont
ordinairement unis, rassemblés par des liens
Communs de sensibilité. La nature 11e s est
( ï ) r è i ^ ^ ^ i ^ e s p a r t : t ; * a ,p iT 5 Û Lorsque îegout
gârtrès-sénsible > Vodorat le devient aussi et vicissim*