force assimilatrice de nutrition, et par cela
même dépourvus de reproduction, ils reste-
roient perpétuellement dans le meme état
s’ils étoient soustraits à l’influence des puissances
extérieures. Rien ne peut les vivifier,,
rien n’anime leur invincible ; inertie ; les
forces étrangères peuvent: a peine les vaincre.
L ’attraction aggrège géométriquement et
sans bornes leurs molécules par leurs faces
superficielles-, la percussion les divise, et
chacune de leurs parties jouit des propriétés
indestructibles de la masse entière. La matière
brute est, pour ainsi dire, obstinée dans
sa propre nature, opiniâtre dans son imperturbable
uniformité ; la chimie, qui peut en
diversifier la forme, en changer les résultats,
ne peut rien sur cette nature intime ; elle ne
peut que la rétablir dans son premier état.
Laissons ces arides matériaux de la terre
privés du mouvement, de la chaleur propre,
de la fécondité, et du flambeau de la vie qui
brille dans le sein des êtres organiques. Quel
lien commun pourroit confondre la pierre
la moins brute avec le dernier de ces corps?
Quel noeud réunirades objets disparates, des
substances qui s’abhorrent, pour ainsi dire?
Où trouver dans le métal la force qui peut
se nourrir, s’identifier des matières hétéro-»
D i à c o u r s. 19
gènes, et engendrer son semblable? Où est
1-organe du goût, du toucher,de îa vue, etc.?
Où se trouve ce principe vivifiant, cet ensemble
qui meut, qui apprend à chercher le
nécessaire, à rejeter le nuisible, à fuir le dangereux
? Ce moi appartient-il également a la
matière terreuse ou métallique, et aux végétaux
qui vivent, croissent, se reproduisent;
aux animaux qui, de plus,sentent et agissent
spontanément? Où se rencontreroit ce passage
imperceptible, cette insensible gradation
de la vie, au Corps qui ne peut la recevoir,
â la substance qui la détruit ? Des classes
si étrangères, si fortement antagonistes,
peuvent-elles se rassembler? Si la nature 11e
fait point de sauf, comme on l’a dit, c’est seulement
dans le même ordre de corps1, soit
brut, soit organisé , et non pas d’un de ces
règnes à l’antre, puisque leurs limites sont
inviolables. Tout sépare à jamais la matière
brute dé l’organique , tout les isole , les
écarte , les repousse en sens contraire , et
rien dans notre monde ne peut leur servir
d’intermédiaire.
Telle est‘ la grande division qui sépare
tous les êtres de l’univers. E11 quittant cette
classe inerte et discordante, portons nos
regards sur un spectacle plus brillant. Ici
B 2