226 HISTOIRE NATURELLE
langes, à leurs institutions politiques ou
religieuses | à leur manière dé vivre, etc.
elles peuvent se rapporter à ces causes
primitives dont elles sont des nuancés, et
aux témpéramens qui établissent toujours les
moeurs, et forment la trame directrice de
toutes nos actions.
Les premiers , Cardan et Leibnitz ont
ingénieusement compare l’homme avec les
principaux animaux qui habitent sous le
ïnêttie ciel (r)j ainsi l’on peut dire que le
lithuanien ressemble au glouton vorace, le
samo'iède au phoque brutal et stupide (2) ,
le lapon au renne , l’indien au boeuf qu’il
honore,le nègre aux singes qu’il prend pour
des hommes sauvages, lé malais au tigre
hypocrite èt féroce, le bédouin ail sobre
chameau, le tartare au cheval , etc. . ainsi
ces habitans tiendroient de la nature des
bêtes qüi sont leurs compatriotes y ce qui
dépendroit sans doute de l’influence du
(1) Hieron. Cardahus f de sabtilit. ï. i ô , paroit
avoir eu le premier cette idée. Voyez ebcOtè F e lle r,
©tiumSamaov. p» W. Marsden^ Ilist. Su mat. t. 1.
(2) Aussi le groenlandais j comme les patagons,
les pescherais , les eskimaux, mangent la chair des
phoques, même toute orue. Otho F ab riciu s, Fauna
Groenland, part. 1 I p- 3 ? sq.
DU G ËK R E H tm A IN . 3 2 7
climat, qui s’étend sur la brute comme sur
nous.
Les productions naturelles de chaque
terre ont encore enfanté d’autres différences.
Riches en diamans , en or, en pierreries,
le s Indes ont rendu leurs naturels vains et
superbes , mais rie leur ont pas donné le
courage pour résister au& peuples euro*-
péens', dont les mines dé fer ont éveillé
l’industrie et suscité la valeur, en les formant
aux victoires et aux conquêtes (i>
V o lta ir e Fait dire au péruvien Zamore :
L’or ce poison, brillant qui naît dans nos climats,
Atiirë icil’Èurope èt nè nous défend pas i
9 Le fer manque à «os mains ; les ci eux pour nous avares
On fait ce dpü funeste à des ^mains plus barbares.,
Alzire ; scéû. 4, act. n. ■ s
On attribue à l’usage du vin (2) çette
grande intelligence qui brille chez l’européen,
dont la source est tarie chez le musulman.
L’aboqdance des plantes vénéneuses dans
l’ancienne Colchide et la Thessalie, a voit
( ï) Fortunii L içeti genuens. de Lapide hononiensi.
ç. 1.
(2) Frid. H&fniçain, Dissert.. 12 , t. 2 , p. et
aussi J. Bodin , Rép. Voyez encore PPeikart, Notes
sur la médecine de Brown,
; v 2