barbare lorsque tu l’outrages^ c’est elle qui
te donne l’aliment, qui t’envoie le sommeil
réparateur, qui te comble de plaisirs ; c’est
elle qui fait naître ton amour et ta félicité.
Suivre la Nature, c’est trouver le bonheur5
s’écarter de ses traces sacrées, fût-on même
assis sur le trône, c’est se précipiter dans
un abîme de douleurs.
D E U X I È M E P A R T I E .
Si nous nous bornons à contempler la façade
extérieure du temple de la Nature ; si
loin de pénétrer dâtis son sanctuaire , nous
n’examinons que la forme superficielle du
monde, les plus éclatantes merveillés recelées
dans ses entrailles échapperont aùx yeux
de notre intelligence. La substance brute ,
inerte, inanimée n’obéit qu’aux lois mécaniques
et chimiques des attraction s , e t celles-
ci peuvent être dévoilées entièrement par
le progrès successif des connoissances ; de
nouveaux rayons de lumière viennent journellement
les éclairer. La chimie déjà si colossale,
s’élance à pas de géant dans la carrière
de la perfection, le jeu des affinités
diverses se classe! j1,1 les principes fondamentaux
s’affermissent, des matières qu’on
croyoit élémentaires se décomposent et peuvent
se recomposer, la Nature inorganique
n’est qu’une immense laboratoire chimique,
les volcans bouillonnant avec fracas dans
leurs entrailles profondes et vomissant avec
fureur des torrens embrasés, ne sont ‘que
des phénomènes vulgaires devant l’intrépide
minéralogiste. Lois immuables , rapports
constans, combinaisons déterminées,
tout s’apprécie, se calcule d’après des données
simples et des bases invariables. Mais
quittons ce règne immobile , muet r aride,
où i’ame reste froide et lé eCeur insensible.
Quelles différences nous offrent les êtres
animés ! Combien sont plus secrets, plus
compliqués les ressorts qui les agitent f
Combien sont supérieures à notre grossière
physique,t et plus enveloppées les causes de
la vie ! Que l’étude des corps organisés est
plus attrayante et plus relevée 1 La vie les
identifie avec nous; mais la soumet-on aux
expériences? Pins fugitive, plus passagère
que l’éclair et la foudre, elle échappe à tous
les iùstrumens, elle disparôît soUs le scalpel
curieux , elle s’évanouit par la moindre atteinte.
Cette rose éclatante de fraîcheur et
de beauté, cette nymphe animée du fou
divin de la jeunesse et de la volupté, tous ces