conviendra généralement que cè chef - d’oeuvre d©
l ’antiquité représente le beau idéal, et qu’il n’existe
pas dans quelque individu que ee soit : à peine pour-
roi t-on en trouver les parties sur divers sujets bien
conformés. Il faut donc partir seulement de l’européen
ordinaire et descendre peu à peu la chaîne, en passant
par l’asiatique , le chinois, le malais, l’américain, le
calmouk, le lapon, le nègre, le mallicoïôis,, etc., et
l ’on arrivera tout auprès de l’animal ; car il ÿ a une
foule d’intermédiaires qui nous en rapprochent infiniment.
Croyez-vous qu’il y ait si loin des hottentots'
boschmanns,. au chimpanzée qui habite presque dans
le même pays ? Ce museau triangulaire A ©et aspect
ignoble et louche , cette intolérable grossièreté de la
voix et des manières, cette excessive étroitèssé de
l ’entèndement, ces habitudes toutes animales , toutes'
concentrées dans les appétits physiques, tout dénonce'
leur stupide animalité et leur excessive hébétation ; à
peine s’ils peuvent pousser quelques gloussemens inarticulé^.
Je ne crois pas qu’pn puisse trouver place pour
un être intermédiaire^ entr’eux. Bryan Edwards écrit
que les nègres éboës ont le museau si avancé, si laid >
qu’ils ressemblent, exactement à la physionomie des
babouins. S ’il est vrai de dire avec Wrnkelmann et
Eavater, que notre façon de penser soit ordinairement
analogue à la forme de notre corps, je ne vois pas trop la'
grande différence de ) l’intelligence de l’orang-outang
d’avec celle du lapon, du hottentot, du Crétin , du
papou , de l’omâgua. Certainement il y a plus de
distance de ceux-ci à Newton, à Montesquieu, à
Buffon , etc., que des singes à ces peuples stupides*
On pourrait démontrer par la physiologie, que 1®
4^7
rapport du cerveau de l’orang est autant analogue
à celui du hottentot sauvage , que celui d’un européen
l’est à ce dernier 5 et l’on sait que l’intelligence est en
raison directe de la masse cérébrale bien constituée.
Chez les peuples qui comprinient leur cerveau, comme
ou l’assure ordinairement des caraïbes ^ les facultés'
intellectuelles peuvent bien moiris se développer qne
chez ceux: où le crâne pçut s7étendre.en liberté. Blu-
menbach pense que cettd habitude de déformation de
la tête chez différentes peuplades sauvages, peut se
transmettre à la longue par là génération (1) et devenir
un caràctère national; Buffon avoit déjà montré que
les chiens dont des* prédécesseurs a voient long-tems eu
les oreilleset la queûe coupées , dàins une longue suite
de! générations, engendraient aussi des petits à oreilles
et quéue courtes. Il en est de même des chevaux anglais
auxqùelssbn a la coutume de retrancher la queue.
_On a vu encore des juifs venir au monde tout circoncis.
Cardan a dit avec raison : Constat igitur humanàm
formant multis modis Variari y tum arte , tum diuturnd
suecessione • de Ber; variet. 1. V I I I , c. 43. Cependant
il faut avouer que tous -ces exemples sont aussi rai es
qu’ils devraient être fréquens-, on ne peut donc pas en
tirer un argument solide et irréfragable.
Comme'les premières espèces de singes n’ont pas de
queue , nbùsrnnus gàrderons bien y èt plus forte raison ,
d’en aller chercher dans les diverses races humaines.
Contentons-ùous de remarquer que l’espèée la plus déformée
deshorpmes semble avoir 'quelque fausse ana-
(t) De nisu format! vq. diss5. tda,ns lès. Comment. Dotting.
1^86, ±. B, pi 64 et p. 09 — 60, etc,
m