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pas plus funestes que les autres (î). On sait
que les villes sont d’autant plus meurtrières
pour l’iiomme, qu’elles sont plus peuplées ;
dans les campagnes, au contraire, sur-tout
dans les pays froids, et parmi les classes du
peuple médiocrement aisées, qui sont peu
sujettes à des excès et à des besoins extrêmes,
la vie est souvent prodigieusement agrandie*
Liée à l’hygiène la plus convenable à notre
espèce, la longévité tient sur-tout à un.genre
de vie simple et réglé, comme le démon tre
l ’exemple de Çomaro ;.çlle dépend beaucoup
aussi de la sagesse des passions, dont les
e^çès sont si funestes et si désastreux, lorsqu’on
s’y livre avec cette fougueuse impétuosité
qu’inspire une ardente jeunesse (2).
Les anciens orientaux, en établissant pour 1 2
(1) Joli. Bapt. Sylvaticus, de Anno climacterico î
Ticin. in-2. A. Jos. Pe sta , de Vitalibus periodis
segrotant. et sanor. Lond. 1787, in-8, f croit plus que
le précédent.
(2) Il meurt ordinairement un quart des habitans des.
villes, entre 14 et 5 1 ans /e t pe n’est qu’un cinquième
dans les campagnes ; les. deux termes extrêmes de la
vie sont les pîtis meurtriers. Il y a plus de vieilles
femmes que de vieillards. Enfin la population diminue
dans les grandes villes ; elle augmente dans les campagnes.
JPrice, Journal de phÿs. t. i 3 , p. i 34-
axiome plus çççidit gula quàm gladius, ont
bien mieux senti que nous, que la vigueur
saine et robuste propre à c h a q u e tempérament
5 ne pouvoit se conserver dans la maturité
de l’âge, que par le moyen de la sobriété;
cependant les excès | de table sont
aussi peu dangereux dans les pays du nord,
qu’ils sont mortels sous les climats enflamés
de la terre.
Il paroît encore que la longévité est héréditaire
dans certaines familles (1), ainsi que
les'constitutions et les caractères. Si les zones
brûlantes de l’Asie ; et dé l’Afrique offrent
des exemplet Z"' longue vie; si les grecsappe-
loient les éthiopiens maciï'obwi, longoevi (2),
les régions polaires présentent un bien plus
grand nombre d’existences prolongées (3)
que les premières, ou les individus sont
plus tôt pubères, et QU leur accroissement
( 1 ) P lo t, Natur. history of Staffordshire, p. 216.
H u fe liïn d , sur les Moyens de prolonger la Vie -, Lausanne
, 1799 y ehap. i 5 , trad, franç;
| '* (d) Ôtf trouve dans le London chronicle, 5 octobre
ï f é b , que Louisa Truxo , négresse esclave en Amérique,
mourut au Tueumân, -âgée de 175 ans; c*est
tin des plus forts exemples avérés d’une longue carrière
> sur-tout dahs un pays chaud.
(3) Alb. Halleri Blementa physiolog. 1. 3o,etc.