3o4 H I S T O I R E N A T U R E L L E
Toute son organisation ne conspire-t-elle
pas à cette suprême destination de fout ce
qui respire? Comparez cette délicatesse gracieuse,
cette noblesse des membres, cette
souplesse voluptueuse, ces formes coulantes
et légères# èes contours adoucis dans le besu
seXe, avec cette charpente d u re , nerveuse ,
carrée , cette âpre structure , ces musclesr
robustes, dessinés avec rudesse et prononcés
avec une mâle vigueur dans un Hercule : ce
dernier n’est-il pas essen tiellement constitué
pour attaquer et subjuguer un être impuissant
, qui ne doit résister qu’avec une molle
langueur ?; L a foiblesse d’un sexe toujours
prêt suppose à la force^ qui n’est puissante
q ue dans quelques in s tans ; sans c e . balancement
de pouvoir et de volonté-(j)' , la
Nature ne pourront assurer son triomphe et
établir l’harmonie de l’amour dans Je genre
humain. Si la pudeur d’un sexe eût été rem-?
placée par une force toujours suhsistanté,
la passion momentanée de l’homme, cette
source de vie qui s ’épuise si promptement,'
eût bientôt perdu, sans retour cet équilibre ,:
* *(ï) JioùééëBbûi EiHÜd. — De ta Pemnie 0 jnx Bopj^éJ
Consultez aussi Roussel, Système physique et moral de
la femme,t. i.
et
DU G E N R E HUMAIN. 5o5 .
Ü anéanti ce concert des plaisirs qui les
maintient sans cesse. Combien cet effet eût
été» plus prompt dans ces contrées de fe u ,
où l’on ne respire que l’amour, où ce sentiment
ne transporte pas seulement l’ame
entière, mais dégénère: en délire insensé, en
fureur effrénée , en . rçige indomptable !
Il,se'tropvè de singuliers rapports d’analogie
enfcre-le se^erfémipin et l’enfance«; ils
ont des points communs|de sensibilité, des
maladies semblablese en quelque sorte. L a
contexture do* leurs organes est molle et
humide leurs. figures sont arrondies. Puisque
les, feinmes sont * essentiellement de
grands entans par la çomplexion ; et même
par la tournure de l’esprit ( nouvelle preuve
de l’influence du physique xur le moral ) ,
elles doivent mourir moins promptement.
Comme elles sont , pour ainsi dire , encore
jeunes de constitution« dans la vieillesse de
l’âge , elles sont plus vivaces- que les hommes,
selon les calculs de'probabilité dé la viè ( i) .
Elles vieillissent , à là vérité , de fort bonne
heure, plutôt par faiblesse d’organisation
î (i) Voyez les Tables de mortalité de Fischer, Sus-
smilch, Kersebootn, Simpson, Deparcieux , ftu prè-
Saint-Waur, Daignafc, etc. ®1
T o m e I . V