rgo H I S T O I R E N A T U R E L L E
dés par certains peuples (1), ou même par
quelques philosophes, comme appartenant
à notre es pèce originelle ( 2 ). Quelqu’in-
Vraisemblables qué soient ces opinions, et
tquelqu’éloignés que nous puissions être des
autres animaux , tout doit nous engager à
étudier plus profondément l’histoire naturelle
des singes encore trop peu avancée..
Le même nombre et la même conformation
des dents que celles de l ’homme 5-les organes
de la digestion semblables ; la masse du cerveau
très-analogue à la nôtre, mais moins
étendue ; des sacs tyroïdiens qui rendent la
Toix des singes sourde, et les .empêchent
d’articuler ; Pexacte analogie de leur conformation
interne avec celle de notre corps ;
la durée presqu’égale de la gestation : voilà
; ( i ) Les nègi*fs pensènt ainsi. Dapper fMvio,. part. 2.
L u d o lf y (Kthiop. édit, franç. .1681, in-fol; JMarmoly
À friq . Paris 1667, iri~4 ? tome; 1. Barbet Guin ,
p. 1 15 , e t c ,N îëuhpff', Amhass* chin. part. 2 , p. 97, le
prétend deschittCisT Schout’en} Yoy&g. t. 2.’ des indous,.
D u h a ld e } t. 1. des chinois nxérid. et des péguans, selon
P rév ô t ; collect, des voyag. t. 9 , p. 4.98. Bontiut.r >
Jnd. or. p. 85 , dans toute l ’ Inde, etc. Singes adorés
selon Thévenot ans l ’Indostan. 1. 2 , c. 5 , p. 274.
PO Lam ettrie, Monboddo, Essai and progress of
language, tome 1 ; page £75.
ce que nous présentent les premières espèces
de cette famille si nombreuse et si digne de
toute l’attention des naturalistes et des philosophes.
Remarquons encore que de pareilles
passions et les mêmes penchans que l’homme
üe la nature les dominent. Ces animaux sont
nés imitateurs et pantomimes, indociles,gourmands
et frugivores, soupçonneux, curieux,
lascifs, revêches et pétulans ; ils aiment à
dérober* comme s’ils avoient quelques idées
de propriété-; ils ont une mémoire excellente
, semblent rire, quelquefois , vont en.
troupes , se battent et exécutent enfin la
plupart des actions les plus naturelles à
l’homme barbares Mais c’est au milieu des
forêts des terres équatorialejf, sous l’ombrage
des palmiers entrelacés de lianes traînantes
, fet des figuiers à large feuillage ;
x ’est au sein de ces contrées brûlantes, où.
l ’homme agreste habite dans des cabanes ,
des ajoupas de verdure 5 où les troupes de
perroquets font retentir les bocages lointains
cle leur voix imitatrice , qu’il faut examiner
les singes dans leur propre demeure , observer
leurs folâtres je u x , leurs amours, leur
reproduction, leur genre de vie et leurs
moeurs domestiques 5 tandis qu’arrivant chez
nous chargés des fers de l’esclavage, àcca-*