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illyriens, les liguriens et les corses, suivant
Strabon , Pline, Pomponius - Mêla ( 1 J et
Diodore de Sicile. D’après le témoignage de
différens voyageurs, Carli (2) rapporte qu’elle
s’observe encore chez plusieurs hordes de
tartares, et dans quelques îles de l’Orient.
D’où peut venir une pareille opinion chez des'
peuplades barbares ? quelle en est l’origirie ^
Il est vraisemblable que les nègres sont
très-féconds et se multiplient prodigieusement
en Afrique* puisque cês tribus no-;
mades se soutienn ent et remplaceh t constamment,.
comme il paroît, tous lèsfèsclâves
que le barbare européen vient enléver chaque
année. Ces malheureux, qui' s’imaginent
devoir être bientôt dévorés par"le„prs acheteurs,
languissent dans de nouveaux climats
et succombent écrasés sous le poids des
chaînes et d’un labeur perpétuel .Ils soupirent
dans la douleur; ils gémissent au fond de
leur obscure cabane, lorsque la nuit étend
son Crêpe funèbre, où que la lueur aeé éclairs
( 1 ) Cou sultez Alëxandèr ab Alexandra, GeniaJ. dier.
1. ' 1
(2) Lettres amêrie. éclit. 2 , t. 1, p. 144*
■ •'(5) t. 1 , p. 'kqti'ï prêtéirct
les jiégressês sont trés-pôrtéès à, l’amour ^ êt font teau-
çoup d’enfanten
sillonne l’obscurité ; ils poussent jus-* 1
qu’aux cieux, témoins de leur infortune, de
douloureux accens ; ils regrettent, sous un
intolérable despotisme ^ l’indépendance de
leu r jeunesse , les folâtres amusemens de leur
enfance et les tendres sentimens de l’amour
qu’ils trou voient dans leur patrie, au sein
de leurs fertiles campagnes» Esclaves im-
puissans, oseroient-ils retrouver la brûlante
énergie de Bamou r , au sein de leur igno-
prinie et de leurs entrave^? foudroient-ils
donner le jour, pour des sanguinaires, des
impitoyables mdltres, à une triste postérité ?
Peuvent-ils suffire à nourrir une famille
naissante et à rassasier l ’insatiable cupidité
de leurs tyrans ? Non , le nègre ne se reproduit
que foibleriient dans ses chaînes ; sa population
dans nos colonies, diminue sans
cesse, et s’anéàutiroit hientôt tout à fait, si
l’on n’avoit soin d’amener de nouveaux
esclaves èhaqùe année.1 Bryau ; Edwards a
calculé froidement qu’il sortoit annuellement
15o,@oo esclaves d’Afrique, et 74,000
par an sont transportés eri Amérique. Quelle
êriÙrnie"forisriiriiriâtioii d’hommes noirs fait
l’Europe porir ses voluptés ! Comme elles
sont payées, ou plutôt im p régnées, ~{ sat urées
du sang de ces infortunés ! Pour nous plaire ui>