se déploie une scène remplie de prodiges v
j’aperçois un principe autocratique, actif,
énergique, mais inconnu dans son essence,
qui distribue la flamme de la vie et l'organisation
, qui produit les diverses phases
de l’accroissement intérieur par la nourriture
et l’intussusçéption ; qui régénère par
un attrait inconcevable ces corps d’une
structure déterminée, d’une forme constante»
lorsqu’ils ont succombé sous l’empire ;de
la mort, ils se détruisent pour l’éternité, rien
ne peut ramener à la vie les mêmes individus
; et leurs débris servent à nourrir les
corps organisés qui leur succèdent.
Si nous portons le scalpel dans leurs entrailles,
quel incomparable ouvrage se développe
à nos yeux 1, des fibres plus pu
jnoiqs irritables , des canaux nombreux qui
charrient des liqueurs réparatrices, des vaisseaux
qui font circuler un fluide Alimentaire
et vivifiant, des tégumens qui revetent
la surface de tous ces corps, des organes
de nutrition, d’assimilation, de respiration,
et de reproduction, sont les élémcns géné-
raux qui les - constituent. Mais ceci nest,
pour ainsi dire, que le portique de l'étonnant
édifice de U Nature. Chaque conformation.
ingénieuse est spécialement adapteç
& des fonctions particulières ; leurs différences
primordiales offrent les limites près—
qu’indécises qui séparent les êtres organiques
en deux groupes généraux. Les végétaux
fixes sur le sol par des racines, ornés la
plupart d’une aimable verdure et1 de fleurs
brillantes, ont des tiges souvent élancées
dans les airs , mais ils sont dépourvus de
tube alimentaire intestinal, de nerfs , de sen-i
sibilité, de volonté, de sens externes, et par
cela même ils n’ont pas besoin de la loco-
mobilité spontanée. Les animaux, au contraire,
jouissent de ces derniers avantages ;
la plante trouve l’aliment autour d’elle £
mais il faut que l’animal se meuve pour le
chercher, qu’il ait des sens pour l’aperce-
cevoir, une bouche pour l’engloutir.
Comment a-t-on pu nier les causes finales
qui font naître, alimenter, reproduire et
mourir tous les êtres organisés? Si jadis, on
abusa d’elles pour établir des systèmes hétérodoxes
que rejette la raison^ et que le bon
sens désavoue ,' doit-on refuser de croire
que l’estomac, par exemple, soit fait essentiellement
pour nourrir, les organes sexuels
pour engendrer, l’oeil pour apercevoir, etc?"
Ces parties sont-elles susceptibles d’une autre
destination , et ne deviennent-elles pas