S12 HISTOIRE NATUREELÈ
infaillible de leur tranquillité morale , de
leur félicité politique, et je dirai même de
leur ame bienfaisante et vertueuse. Tels ont
été , tels sont encore la plupart des peuples
européens et orientaux, tandis que le tartare
turbulent ou l’esclave indien portent sur
leurs visages et leurs corps les stigmates de
la servitude, Vexpression ignoble de leur
avilissement, ou le caractère dune stupide
férocité. Cette rudesse des formes s’adou-
eiroit dans un climat plantureux et prospère
, der même que I la feeàbté dùit s’éva-
nbtiir sur les roches glacées du septentrion,
ou dans les sables: ardens de l’Afrique.
5“. liés nations intermédiaires qui vivent
entre les déuX extrêmes participent plus ou
moins à chacun d’êùXÿ selon qu’elles en
sont plus ou moins rapprochées. Plusdoux,
plus tranquille que l’ineonstarit septentrional
, le climat intermédiaire eèt la demeure
hospitalière :des arts, des lettres, de l’éld-?
quence, des lois et de la justice. Ses peuples
réunissent la magnanimité du nord à la
flamme du génie de l’équatorial, la valeur
à la sensibilité;* Eil Êlffetijlsous ces contrées
tempérées1 et fertiles y ils sont les plus heureux
dé la terre, parce que leurs caractères
sagement_ combines et également éloigné^
des excès du nord et du midi, jouissent de
tous leurs biens , sont exempts dç, leurs
défauts, et se lient par l ’égale conformité
de leurs moeurs.
On aperçoit encore des variétés locales
qui se rapportent à l’un ou à l’autre des deux
extrêmes.; tels sont les terrains stériles, mon-
tueux et exposés aux vents et aux grandes (i)
variations météoriques de l’atmosphèreoù
les habitans ont | quelque analogie avec les
peuples septentrionaux ; tandis que ceux des
vallons abrités et méridionaux, des. paya
humides , bas et fertiles , ont plus de ressemblance
avec les nations équatoriales. Toutefois,
il ne faut, pas perdre de/vue que jl’exf
.trêmCt desi températures, chaudes et froides?,
opposan t à l’homme de trop grands obstacles,
l’empêche Idê se policcr. et de s’adoucir, >ert
né lui permettant pas de sortir dp, §011 antique
barbarie.
Commp le corps de. l’homme. naturel doit
«jouir de la plus grande liberté dans ses mou-
veïnens • èt qu’il est perpétuellement exercé
par ses bèébiùs; il a toujours de là maigreur,
excepté dpins la jeunesse, où le sÿstpme mu- (i)
(i) Voyez i’hist. natur. de.l’air, par l’alibe Richard,
t. $ , etc. Bodin 1. 5 , c.' iT