d’une double flamme, et le Zoophyte pousse
de nouveaux bourgeons.
Ainsi, le fond des abymes de l’Océan, la
région élevée des tempêtes, les viscères même
de la terre, tout enfin est pénétré par cette
concordance , cette sympathie, ce sentiment
universel de reproduction. Et'vous , brillantes
compagnes de Flore, vous n’êtes point
insensibles au langage séducteur de l’amour 5
quittant votre indifférence , vous aspirez
sa flamme ; lorsqu’ouvrant vos pétales“ délicats
aux rayons de l’astre de la lumière;
vous vous sentez*animées d’une ardeur inconnue;
c’est alors que vos organes mâles
palpitent, bientôt on les voit s’agiter ; la
poussière fécondante s’élance, le pistil pudique
et tranquille la transmet à floVairë,
le mystère s’accomplit, tout est consommé;
Fortunées dans vos secrettes jouissances ,
vous trouvez souvent en vous-mêmes tout
ce qui peut combler votre bonheur, ou si
quelquefois vous languissez après un être
éloigné, si la Nature sépare 'Vos sexes, la
douce haleine des zéphirs vient remplir
votre attente, elle vous ranime ên apportant
dans votre chastë sein les germes de la fécondité
conjugale. E11 vain la fleur femelle du
figuier veut soustraire sa virginité aux larcins
de Farnour en s’enveloppant d’un épais
calice; un insecte, nouveau mercure, s’insinue
dans son sein virginal et y dépose les
principes de fécondité dont l’amant infortuné,
le figuier mâle, l’a lui-même chargé. r
L ’animal et la plante, tantôt polygames,
multiplient leurs jouissances ; et tantôt con-
tens d’une seule femelle, ils s’enivrent de
délices dans une douce sécurité. Dans le
règne végétal, les femelles enchaînent souvent
une foulé d’amans à leur amour ; les
mâles, ordinairement moins nombreux dans
le règne animal, suffisent à plusieurs individus
d’un sexe plus foible, et qui ne fut
destiné qu’à la reproduction des espèces. En
effet, la femelle n’est-elle pas plus tendre,
plus aimante et plus attentive chez tous les
êtres animés et sensibles ? Ne veille-t-elle
pas avec une inquiette sollicitude sur la postérité
naissante? Ne se prive-t-elle pas de la
nourriture et de la vie même pour la conserver
à sa progéniture? Ne la défend-elle
pas contre de barbares ravisseurs avec une
valeur héroïque ? Et les cris douloureux de
l’oiseau, et les tristes mugissemens du quadrupède
n’attestent-ils pas aux échos, aux
forêts, à la nature entière leur désespoir* et
leurs affections maternelles ? Leur couragé
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