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logie avec leé bêtes, parla forme du coccyx:. Le vaillant
, dans son deuxième Voyage en Afrique (i) rapporte
que les Hottentots en général, lorsqu’ils avancent
en âge , ont une sorte d’accroissement disproportionné
à la partie inférieure du dos; la croupe se renfle un peu
et présente une protubérance contre nature;.mais cette
singularité est beaucoup plus frappante dans le sexe
des. houzouânas, peuplade de race bottentote, et qui
en porte tous les traits.1 Dès la naissance, les houzouâ-
nasses ont une espèce ! de cul postiche, formé par une
masse énormément renflée; cette masse ne; dépend;
nullement de la cambrure des vertèbres coccygiennes ;
elle est graisseuse et charnue ; à chaque mouvement
du corps, elle contracte une ondulation et une oscillation
fort étrange ; les hommes manquent de cette sin-*
gularité : excepté cela, les femmes.'ont des formes
parfaites ; leurs pieds, leurs bras sont très-bien configurés.
Il me semble qu’il y a quelque rapport entre
cette masse graisseuse et la queue large et pesante deà
moutons de différons lieux de l’Afrique, ou bien avec
les bosses dorsales des chameaux. .
Parmi les bizarreries de la nature, il en est de fort
singulières > qu’on auroit à peine imaginées ;' c’est
d’avoir donné à la noix d’une espèce de palmier la
figure très-ressemblante d’un singe cercopithèque. Les
anglais l’appellent monkey-f %ce; elle est de la grosseur
d ’une noix ordinaire, et.se trouve à Angola , de même
que les animaux auxquels elle ressemble. Peut-être
est-ce le fruit du palmier décrit par Catesby (2), sous 1 2
(1) Tome 2 , in-4° , p. 207, et 208. Voyez la fig. ïbid.
(2) Carolin. et Sloan. Jamaïq. p. 177 , etc. Ce fruit est Représenté
dans Giseke'y proelect. in ordines natur. plantar.
Linnæi. Hamburg, 1732, in-8° ,, tab. 1, fig. 7 ,8 et 9..
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A D D I T I O N N E L L E S . 4 3 l
te nom deftaltna non spinosa humillima, arbre encore
mal connu des'naturalistes. 1
’ Mais n’allons pas si loin chercher des singularités
d’analogie entré la forme des animaux et des végétaux ;
nous en trouvons sous nos yeux. Qui penseroit que la
nature ait été placer dê petits crânes de singes sur une
planté? Tout le monde cbnhoit .le mufle de veau ,
dntirrhinufn majus i L . , plante qui croit presque par*
tou t, et* qui Se décor® , pendant tout l’été , de jolies
fleurs purpurines , en’forme dé gueule avec une lèvre
j aune$lr ] cette ressemblâhcê n’ést ' ëaedre que fort imparfaite
avec la gueule d’un quadrupède; mais après
la floraison,, et dans le tems de la matui-ation des semences;,
prenez une des capsules sèches de ce végétal,
ôtez les folioles du calice à leur hase, cassezTe style
ou filet près de son nrigine, et considérez ensuite si
vous n’avez pa-s- devant' vos yeux une Véritable représentation
de tête de singe en petit : voyez ce front
aplati, alongé ; le trou occipital à la place du pédoncule
; les mâchoires distinguées par un sillon longitudinal
; une partie noire du réceptacle, ressemblant à une
langue , vers les ps palatins, etc. ; enfin une imitation
complette , une vraie / caricature , jusques dans la
couleur même, de la tête d’un singe dépouillée de
ses chairs. Mais jë m’arrête , car ceci n’est qu’une particularité.
Combien de choses encore plus admirables
la nature n’offre-t-elle pas dans ses oeuvres? Que n’est-
fl permis à l’homme de les connoître et d’en jouir sans
relâche ? Mais, pour cela, il faut s’abandonner à cette,
belle , à cette douce, à eette enivrante étude , dans la
paix et la solitude des vastes et brillantes campagnes,
loin de vains soucis et de la corruption des villes. Avec