Je ne parle pas de tant de nations africaines $
asiatiques boréales, et américaines qui présentent
déjà le modèle informe des sociétés
patriarchales, et qui franchissant la première
barrière de leur antique rudesse , nous offrent
les grossiers rudimens d’une perfection commençantemais
j’observe ces jeunes et infortunés
sauvages qui, livrés dès leur enfance
à la simple nature , par leurs cruels
parens, se rencontrent quelquefois au sein
des nations les plus policées (1); je remarque
( i ) Voycx Niool. T u lp ii, 1. IV , c, jo. Observation,
medic. Amstelod. 1672 , in-8. Hern. Connor, p. x35.
* Evangel medic.ÎLorid. 1 $69,111-j 2. T.C. Schelhammer,d®
,Vocc cjusq. affectibus, p. 20. JOighbj, S jm'paih. Philipp.
Camerarii, Hor, sifbcess|va. cent. I , p. S 45. de Juven®
bovin. Bamberg. J. Radvitz, Carm. alcu et Mor&ri, Diet,
art. nrsiti, Gabriel Rsaczinshy, Hist. nat. Palon san-r
domir, 1721, in-4. l ï * * * t f Histoire d’une jeune fill®
sauvage. Paris, 1 r/ 55,in ~ i2 -, et Lebo-ursier d& Coudraip
H is t., id. Paris, 1769, in-12. Boërhaave, sur Jean de.
Euttich. Condillac, etei; et les salvages trouves en
Îi544i bn 1^17 et 1719^ Al n’est rien de plus utile pour
le perfectionnement de l’histoire des facultés morales
de l’homme, qu,e de faiye examiner par desphilpso plies *
.çes êtres élevés au seiu de la simple nature, Condillac
en a donné un léger essai ; mais il ne suffit pas encore *
on doit hien regretter que dé pareilles occasion^ soi en
ai rares et si pëu à portée Hes savanâ. Queffe inst-ruc't
%es farouches hottentots bosbmans (1), ces
agrestes insulaires de plusieurs lieux des
tion en retireroit l’histoire naturelle de notre espèce,
qu’on n’a pas encore observée sauvage avec toute la
philosophie nécessaire à cet important objet ? Si l’enfant
du département de l’Aveyron, qu’on avoit annoncé
il y a quelque teins, eut «té entièrement sauvage,
il eut été sans dbute mieux examiné par le célèbre
irikittitcur des sourds et muets, ! Sicard, auquel it
ctbit adressé ^et je Faurois considéré sous lé point de
-vue de l’histoire naturelle, avec toute l’attention dont
je puis être capable. J ’apprends qu’il avoit les yeux,
jaleuA, les cheyepx çhatains , et qu’il couroit très-
rapidement en sé penchant en avant. Ses mains étoient
très-blanches , extrêmement douces , et nullement
câîleusés ou dures; Ses ongles étoient fort longs, et,
séa gencives décharnées à cause de l’usage qu’il faisoit
dç ; racines agrestes pour sa nourriture. Son regard
éjtpit effaré , son rire bruyant, son ton de voix rauque
et sauvage, ses sentimens timides et farouches. Il
n’étoit attentif qu’à ce 'qu’il sentoit utile,’ soit à sa
Conservation 4 soit à' sa nourrit arej il se céüchoit eu
sé blotissant comme le foetus dans lersein maternel,
s’éebauffoit de : son: sotiffie^ aimoit le feu* *,, eberchoit à
fu ir , -se sentoit -gêné dânshles yê,terriens, flairoit tout
ce < qu’il mangeoit, étpit voraçe jët aimoit la chair
crue, etc. Voyez la Jpfiissertatipn à la fin, sur c©
saüvage. -
(i)--André- SpûrmiaJK *Voyage aiu. cap de Bonne-,
Espérance , tomè. 1. Leuaillant , id. Kolbe, id ., t. x ,
traduction française..
I. Æ1 1