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physique , et les systèmes erronés d’une
fausse philosophie. Mais ne nous occupons
ici que du simple physique*
Essayons de crayonner, s’il est possible,
une foible esquisse des principales lois de la
Nature. Être impuissant et téméraire , ce
n’est point à l’homme qu’il est donné d’embrasser
son incommensurable étendue, d’être
son interprète fidèle. Je puis espéter, sans
doute, quelque indulgence en prenant le
pinceau j et qui n’en auroit pas besoin dans
une tâche aussi difficile'? ,
P R E M I È R E P A R T IË .
La Nature est le principe v i t a lo u l’ame
qui donne l’existence , l’accroissement et la
reproduction aux êtres vivans qui peuplent
la terre ; c’est elle qui distribue le rnouve*-
ment et l’attraction à tous les corps bruts qui
composent l’immense machine de l’univers.
C’est sa main puissante qui lança dans 1,a
vaste carrière des cieux ces orbes resplendis-
sans qui circulent dans leurs orbites avec
tant de précision et de rapidité ; c’est elle qui
alluma l’astre brûlant du jour, qui régit de
ses lois immuables ces soleils sans nombre
qui parsèment l’immense latitude de l’em-*
pirée, et ces mondes en désordre, dont la
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course vagabonde sillonne de leur chevelure
enflammée des espaces excentriques aux
foyers des systèmes planétaires.
L ’immortelle sollicitude de la Nature n’a
pas seulement répandu ses bienfaits sur ces
masses énormes de matière, mais sa puissance
régulatrice s’est encore disséminée
dans chacune de leurs parties. N’a-t-elle pas
épanché ses trésors inépuisables de vie sür
la face de notre globe , et ne l’a-t-elle pas
couverte d’une foule innombrable d’êtres
animés ? Si nous pénétrons par les regards
de la pensée dans les silencieux abîmes de la
terre, ne la voyons - nous pas encore combiner
avec, une infatigable énergie, et par
des attractions particulières, les pierres , les
métaux sous les formes les plus variées et
les plus régulières ? {
Notre espèce est assujettie à cet éternel
enchaînement d’action réparatrice et conservatrice
qui embrasse la série entière des
êtres. Soumis au sceptre du pouvoir de la
Nature, sous lequel l’univers cède et plie
sans effort, nous en recevons l’existence, la
reproduction et le trépas. Inévitable dans ses
actions, inflexible à tous les murmures, immuable
dans ses décrets , irréfragable par
son sceptre de fer , que sommes-nous devant