n’est-il pas supérieur à tous les dangers?
n’affronte-t-il pas la mort même pour l’indépendance
de leur innocente famille ? Et
si nous considérons les soins continuels ,
l’attachement inviolable, et cette tendresse
infatigable qui fixe le mammifère près de
ses petits , qui attache l’oiseau volage sur sa
couvée^ qui lui fait prodiguer ses peines,
qui multiplie sans relâche ses travaux, quel
sera le dédommagement de si grands sacrifices?
Qui paiera le lait que fournissent' ses
entrailles , et cette chaleur bienfaisante qui
fomente et protège cette naissante lignée*
O’est la Nature et ses doux sentimens.
O Nature ! sage et puissante Nature ! mère
immortelle de tous les êtres créés È intelligence
ineffable et prévoyante qui distribue
la chaleur et la vie à l’univers, qui régit et
gouverne tout ! toi q u i, toujours enceinte
de productions nouvelles, es encore leur
perpétuelle conservatrice ! toi qui protèges
leur foiblesse, qui soulages le fardeau des
maladies ; bienfaisante dispensatrice du plaisir
et de l’amour, malheureux qui' ne peut
te connoître ! source sacrée de toute perfection
, tout çe qu’il y a de juste et de bon est
ton ouvrage ; tu n’as jamais rien fait en vain ;
tes voies sont les plus simples et les plus
courtes ; jamais superflue dans l’immensité
de tes oeuvres , tu ne manques point aux
choses nécessaires , tu n’agis point inconsidérément
; et si tu prescris à tout ce qui respire,
si tu graves dans les coeurs tes augustes
devoirs, tu donnes non seulement l’instrument
qui les exécute, mais l’attrait du plaisir,
qui en est un garant sûr et qui en accompagne
l’usage.
Quelle immense profusion de vie la Nature
se plaît à répandre spr la face de la terre!
quels trésors inépuisables d’existence elle
tire de son sein ! Que l’on ose énumérer tous
les germes qu’un seul printems voit éclorre !
combien de milliards d’oeufs de poissons, de
coquillages et d’insectes, combien de graines
de plantes në se forment-ils pas dahs le vaste
cours des siècles ! et si la mort ne les mois-
sonnoit pas $ comment tous pourroient-ils
trouver place sur le globe !
De ce que nous n’apercevons pas les
moyens que la Nature toute-puissante emploie
pour la production des germes, il n’est
pas naturel de croire qu’elle n’en puisse
former de nouveaux chaque jour ; leur
emboîtement à l’infini, leur développement
sans bornes répugnent à l’entendement. Et
pourquoi la Nature ne formeroit-elle pas de