ardentes et pins implacables , que ces hommes
Soient plus indépendans, plus énergiques ,
et s’estirnoient davantage. Remplis de toute
la rudesse féroce et grossière d’unè nature
inculte et barbare, on vit naître au milieu
des premières peuplades, les plus grands attentats
qui puissent souiller le berceau du
genre humain.Alorsparut l’anthropophagie,
coutume atroce confirmée (i) par les témoignages
les plus authentiques , et qui paroit
avoir été générale chez tous les peuples,
puisque tous ont été, ou même sont encore
chasseurs et sauvages. Lorsque cette brutalité
invincible y indomptable des premiers
hommes, fruit de leur indépendance effrénée,
se fut adoucie par la perte de cette fière
pt farouche liberté naturelle, dans lès entraves
d’une société encore imparfaite , il ne
fut plus permis qu’aux dieux d’être anthropophages
(2), et on leur sacrifia des hosties.
(1) Çqoh, Voyag, 2e, t, î | , p. i 65 > etc. Sonnerai t
Voy? ind. t. I I , 1.4 j P- 102. Marsden, Sumatr. t, I I ,
p. Çarcilassç delà fe g a , 1. V. Cplden, Five
Hat? t, I, p. 2QO. J ’en traiterai dans la suite de cet éçrit,
(2) Suivait l’ériergie de l’expression otahitiepue ,,
Kïiqw fa farta,, qu’on emploie pour désigner les sa cri-»
tipmains \ elle signifie en propre, xnanger
Vpyez Vancouver, Voyag, dq déçoqvert, à l’Qcéaa
pacifitj, trad, frarç. 1.1, p, *76«
ou des victimes (1) humaines, chez presque
toutes lès nations. Si ces cruelles coutumes
furent le premier pas dans la carrière de la
civilisation, il en fallut beaucoup d’autres
pour énerver ët subjuguer l’ame humaine ,
eîxaltée à un tel dégré de roïdeur et d’inflexibilité.
L ’empire de l’esprit qui,' commençant
à éclore par la réunion dès individus
, cédoit facilement aux superstitions
religieuses , Concourut à l’enchaînement dé
ces âmes de lion ^ contre ïësquèlles l’aughste
puissance des lois eût ëtë^vaine. Ainsi, Osiris
abolit jadis l’uSage dé ’s^eiitrè-dévorér , èn
enseignant la/culture des" terres (2). On sait
que cette divinité égyptienne étoifc le soleil,
Ce qui nous offre une belle allégorie de la
puissance fécondante dé cet astre, sur la
terre qu’il enrichit, et sur les esprits qu’il
adoucit.
(1) Ces mots Tiennent d’hostis et vinetus* Cluverius f
Germ. ant. 1. I. K rafft, P auw , ètc. Voyez Geusius \
de Victim, human. 1. II. Diod. Sic. 1. X X . Les celte*
aussi •, - Pelloutier, t. I , etc. Schütze , 'de Gruentis
germanor. gentilium victim. Iiuman. 1743 , in-8 ,
Gotting.
(2) Plutareh. de Isid. et osirid. t. I I yp. 556. Diodçr,
'Sic,.JL I , p. 17,.