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des anciens (r ), peut s’étendre à une longue
suite d’années par une manière de vivre
réglée (a), et par le ménagement de la puissance
vitale (5). Plus l’accroissement est
prompt, et plutôt il est limité (4) ; d’où l’on
Voit que la mort, qui n’est qu’une impuissance
de croître et de se nourrir , parce qu’on
s’est, pour ainsi dire, trop alimenté, est
inévitable (5) pour tous les corps organisés;
(i) Quoiqu’en pense Joh. And, Gottf. Sch&teling, dé
Vitâ humanâ in primis, ej usque brevitale hodiernâ,
causis, éogitationes j Hamburg. 175©, in-4-
î (2) Bacon , de Vcrulam, histor. vit. et mortis ( dan«
ses OEuvres ; Lond. 1740 > fol. ) p. 176 > les ichthyo-
phages vivent long-teins. Hecquet, Disp, de carême,
t. 1, p. 202. Par des alimens simples aussi ,• Ckeyne *
Sanit. infirm, tnènd. p. a i.
(3) Franc. Bacon, id. p. 121, sq. Le célèbre Comoro
en donna un exemple. H ù f eland> sur l’Art de prolong,
la v ie , trad; fr. Lausanne, 1799, irt-8.
(4) Buffon , Hist. nat. t. 4 , et ailleurs,passim. Voyez
aussi Matth. van Geuns, de Morte corporis et causis
moriendi; Lugd. bat. 1761, in-4 . On a d it, avec raison,
que pour manger beaucoup, c’est-à-dire long-tcms, ij
falloit manger peu.
(5) J. Gott. Richter, de Morte sine morbo; Getting,
1736, in-4. »• Gesner, Terminus vitæ ; Tigur. 1748 ,
in-4 j et Sal. JÎnècheî, Thanatologiâ sert mortis nat., etc.
Got ting, 1795 , in-8.
La duréerde l’existence dépend beaucoup
de la puissance génératrice, sur-tout. Principe
de la v ie , elle abrège d’autant plus la
somme des années* qu’elle est communiquéè
plus de;fois, comme la pierre lancée, qui
perd autant de son mouvement qu’elle en
distribue davantage aux corps qu’elle rencontre;
sur son passage.
\ Si la fécondité, qui est si variable dans le3
divefsf# iiatiôns et parmi les individus,
devient naturellement plus grande dans les
lieux où la nourriture est abondante, comme
chez .les peuples ichthyophages j elle ne pa-
roit pas moins fuir le' lu x e , les passions
violentes et la vie débilitante des cités cor-
rom pUc|i Tout ce qui contrarie le penchant
de la Nature, ou qui le détruit par des
e*éè$fC°mme Qn l’observe si communément
dans les' climats les plus chauds, s’oppose
extrêmement à la fécondité. Qu’on ne pense
pas qu’elle soit en raison de l’ardeur amoureuse,
puisqu’on remarque souvent le contraire
parmi les peuples méridionaux (1) ; au
lieu que les habitant glacés du nord sont si
prolifiques, parce qu’ils ne forcent pas le 1
(1) Desmarchais, Guinée, t. 2 , p. 87. Par Rabat /
elles cessent d’être mères avant 26 ans.