h i s t o i r e n a t u r e l l e -
d'une languissante enfance ; n’ont-ils paé
cependant trouvé au sein des campagnes et
des forêts , moins féroces que leurs pères T
des alimens réparateurs, des asyles de paix
contre les bêtes de proie, par la seule impulsion
de l’instinct conservateur* Ce sentiment
bien qu’aveugle aux yeux d’une
froide raison est pourtant extrêmement
sûr (i) et rempli d’une sorte de prévoyance1
vigilante et secourable. Indispensable à la
conservation de tout être sensible naissant,
il s’augmente et se développe dans le cour*
de sa vie. Les enfans se sentent portés par
çet instinct à toutes les actions vives qui
peuvent étendre , fortifier j perfectionner
leurs organes. Ils courent ,* sautent, crient,
se battent, aiment le bruit et tous les exercices
du corps que leur suggère la simple
nature , et dont le défaut leur attireroit des
maladies de langueur et de foiblesse, une (i)
(i) Ruffon, t. 4 , p. 77 , sq. édit. in-4 ; et Herm. Sam,
Reim arus, allg. Betraclitungen über die triebe der
Thier-e , etc. Hamburg. 1760 et 1773-, in - 8 , ont un
peu trop, borné l’instinct de l’homme et des animaux.
Condillac me semble avoir échoué ici,'avec beaucoup
d’autres métaphysiciens, qui veulent tout explique*
par un simple mécanisme ; voyez son Traité des anim.
(Ékap.
1)U 6 E N R E HÜMAlNv éfjSt'
1rie infirme > chancelante et une ame tiède
et sans viguetir
Ce n’est pas seulement dans l’état sain
que brille l’instinct , et que se montrent ses
inépuisables ressources. Il se ressuscite avec
une force nouvelle dans les plus déplorables
affections. Le dégoût insurmontable des
alimens ne survient-il pas par trop de ré-
pletion , ou dans l’indigestion ? Si une fièvre
brûlante circule dans les artères , ne recherche
t-on pas naturellement les boissons
acidulés, rafraîchissantes; oubien, lorsque
le calme perfide de fasthénie règne dans
l’économie animale , n’aspire-t-on pas après
les stimulans ? La faim, la soif, ne font-elles
pas partie de l’instinct (1) ?
Si nous considérons cette passion ardente,
emportée, irrésistible’qui fermente dans tous
les coeurs , qui nous fait rechercher un
sexe différent , qui nous unit a lui par
les liens les plus doux, les plus intimes et
les plus forts , n’est-ce pas encore l’instinct,
cet incompréhensible résultat de l’organisation
dirigée par la sensibilité» La seule
raison n’est pas suffisante à notre conserva-
(t) J ’ai disserté à ce sujet dans le Magas, encyclop.
»n 8 , t. I , etc.