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les deux sexes. Toutefois il ne me paroit
pas vraisemblable que la défloration puisse
en varier le ton d’une manière bien appréciable
à une oreille même exercée. Démo-
crite a fait pourtant, dit-on, cette remarque y
et Albert le Grand assure en avoir observé
une pareille (1). Il est certain que tous ces
misérables jouets de l’incontinence publique,
les prostituées ont une voix rude, enrouée;
sans doute parce qu’elles s’abandonnent journellement
aux hommes (2% Les terribles
effets de là débauche et d’une maladie funeste
ne se portent-ils pas d’ailleursy des organes
(1) Consultez à ce sujet Casp. a Reies Franco,
Jucund. quæst. 5 g , n° 7 , p. 474;
(2) Ôn dit énàore qu’elles ont de grosses mamelles,
ce qui indique un grand penchant à la volupté. Les
longs seins sont regardés en Afrique comme une beauté,
aussi l’aîonge-t-on quelquefois par art. habdt, Ltliiôp.
t. 2. p. 77. Siiruyg rapporte .qtégjteataitares czérémisses
et les ceylanais déflorent leurs propres fille?, prétendant
qpé celui qui plante un arbre a le droit d’en
recueillir le fruit*, .voyez ses Voy. p. 161. Les peuples
koriaques fixes offrent leurs femmes au^;étrangers y
mais les koriaques â rennes ou errans , qui sont poly*-
gaméi ainsi que les précédées , sont au contraire
excessivement jaloux des leurs. Hist. génér. des voyag.
édit. in*4 ? t. 19, p. 35o. ;
sexuels coupables à ceux de la voix; et qui
ne connoît pas celle d’une nuée de timides
castrati qui remplissent les théâtres de
l’Italie ? I W Ê jg
Il paroît que la polygamie, telle qu’elle
existe dans une foulé de contrées, est
souvent plutôt instituée pour satisfaire
l ’insatiable volupté de l’homme, que pour
la multiplication de son espèce. Cet abus si
contraire à cet état naturel du genre humain
sous lesbrûlans tropiques, détériore, énerve,
abâtardit plusieurs nations. En général, la
polygamie produit plus de femmes que
d’hommes ainsi qu’on s’en est aperçu dans
les régions où elle est en- usage (1) 9 en revanche
dans les pays monogames les mâles
sont plus nombreux Comme on le voit chez
nous. Ainsi ces institutions se maintiennent,
et s’éternisent par la nature même de
leurs effets.
Parmi diverses nations asiatiques et africaines,
les amans qui veulent témoigner leur
tendresse, qui veulent communiquer à leurs
(1) Miebuhr Vobserve en orient; Descr. arab. p. 64
et suiv.; voyez aussi Bruce, Voyag. Abyss, t. 2 , etc.
Macartney , Ambass. chin. trad. fr. t. 1, p. 462, l’afi*
firme de meme pour la Cochinchine.