L ’âge auquel l’homme peut se reproduire
dépend de la promptitude de son accroissement,
de l’avancement du moral, de
la chaleur du climat et de la nature des
alimens. Tel l’habitant des villes est plutôt
pubère que le simple agricole, et l’équatorial
dans un âge plus jeune que l’hyperboréen.
Cependant des peuples du nord qui appartiennent
aux tribus mongoles, comme les
samoïèdes, kamtsehadales, lapons (1), ayant
peu de croissance èn hauteur , et vivant
constamment de chair ( 2 ) * sont pubères
aussitôt que dans le midi.
Croissant plus v it e , et douée d’une plus
grande sensibilité que l’homme, la femme,
toutes choses d’ailleurs égales (5) , est plutôt
en ctàt d’engendrer : mais plus on acquiert
de bonne heure cette précieuse faculté,, plutôt
elle se p e rd , comme on l’observe dans la
zone torride. 1 2 *5
(1) Klingstoedt, Mém. snrles samoïèdes et lapons,
p. 48, sq.
(2) On hâte aussi la puberté dans le midi, par des
alimens très-nourrissans. Chez les banians, Ovington
Voyage , t. 2 , p. 28, trad. fr. Paris , 1725 ,'in-iâ.
(5) Buffon, ( édit, in-12 ), t. 4 p. 238. Haller, Physio.
3. 28. Roussel, Syst. physiq. de la femme, part. 1.
Dans le développement successif des o r ganes
de la génération, qui complette l’être
v iv an t, il se manifeste des changemens généraux
dans son physique : telle est l’éruption,
des poils aux aisselles, aux parties génitales ,
et celle de la barbe (1). L a gravité du son de
la v oix , la vigueur musculaire , l’action
vive du système glanduleux, qui présente
alors des sécrétions odorantes à la superficie
du corps, ce virus vital ou thorê(2 ), et cette
puberté de l’intelligence, entourée des tempêtes
fougueuses des passions ; voilà les puis-
sans effets de cette époque orageuse de la vie.
Dans tous les êtres organiques dont les
sexes sont séparés, les femelles n’ont évidemment
reçu l’existence que pour la propagation
des espèces : Sans doute la sage
Nature n’a point altéré les lois immuables,
universelles de son plan pour le genre
humain. Et comment la femme ne seroit—
elle pas uniquement formée^ pour l’amour ?
( 1 ) Marc. Antoi n. Ulmi ; Physiologia barbæ humanæ.
Bonon. i 6o3 , fol.
- (2) Aretoeus) Curat, diuturn. I. 2 , c. 5. Voyez ma,
Dissertation sur les philtres, dans Magasin encyelop.
an 7, therm. ; et With off, de Castratis, comm. 2, p. 3 1.
Ceux-ci en sont privés.