coupera la trame de votre existence ; dévorées
par la tombe. Vous ne revivrez plus
que dans les fruits renaissans de vos plaisirs
momentanés.
Ce n’est donc pas seulement une fiction
brillante' et sublime que nous a transmise
l’antique mythologie * lorsqu’elle npus dé-
pèignoit l’amour, cet arbitre du „monde ,
s’élevant sur des aîleS dorées au milieu de
Filiforme chaos ; le débrouillant par sa toute-
puissance, ouvrant les portes de la vie à
tous les êtres que sa voix mugissante appelle
du sein du néant; et tenant enfin le
gouvernail de l’univers dans sés mains immortelles.
C’est une vérité cosmogonique
dévoilée à tous les yeux qui savent contempler
le spectacle de la terre et des cieux.
La génération n’est pas un phénomène isolé
et simple ; elle tient toute entière aux fondé-
ïnens même du système du monde, et quoique
les lois qui le meuvent éprouvent fiés
modifications, elles ne doivent pas moins
s’enchaîner par des principes communs,
mais inaperçus. La Nature n’existe que par
l’arnour, où plutôt c’est le même être qui
donne la vie à l’univers.
Eh ! dâns quelque lieu de la terre que
nous nous trouvions , par - tout où nous
puissions porter nos pas,/ne sommes-nous
pas enLourés ou encombrés de merveilles
dignes de tous nos regards ? L ’histoire naturelle
n’est- elle pas l’inséparable compagne
de l’homme, soit qu’assis à l’ombre sous les
[hêtres des. forêts $ près du cristal des murmurantes
fontaines , soit que sur la pelouse
fleurie qui revêt la croupe des montagnes,
soit que dans les grottes humides d’une roche
Iescarpée|loufsnr la surface; polie d’un lac,
nous contemplions les objets qui nous environnent
, quel spectacle enchanteur se
développe devant nous ! Heureux le mortel
^ tranquille qui voit renaître en paix la ver-
i- dure dé- chaque printems, et qui trouvé à
phaqùe aurore de nouvelles délices d’instruction
! O combien l’hommerfortuné qui cou?
tent de sa médiocre destinée, foule l’épais
! gazon des campagnes; qui admire les jeux
de la volage nichée, la pourpre et l’azur des
; fleurs, leurs chastes amours , les naissans
et timides sions d’une plante échappée à
la rigueur ; fiés frimatsf et l ’agile poisson
? dans Une onde limpide, et l’insecte se pro-
' menant à sa surface ; ô çombien, dis-je, il
sent couler de charmes dans son coeur ! combien
il fuit les mortelles et ennuyeuses frivolités
des villes !