état? Le feuillage de toutes les plantes ne
présente-t-il pas constamment, et même
contre la volonté de l’homme, sa partie
supérieure vers le ciel dent il reçoit les influences
vitales SS Les tiges n’âffectent-elles
pas en général une position perpendiculaire,
et les racines ne recherchent-elles pas les
terrains les plus convenables, ne choisissent-
elles pas la station la plus utile à leur nature?
Les végétaux enfin n’éprouvent-ils pas des
maladies, ne souffrent-ils pas des blessures,
n’ont-ils pas leurs périodes successifs de
foliation, de floresCëtiice, de fructification,
de défoliation et de mort? et ne peut-on pas
dire qu’ils ont une sorte d’instinct , à la vérité
très - borné par leur conformation
même, mais qui suffit à leur existence, à
leur nourriture,et à leur propagation?Non,
rien de tout cela ne peut s’exécuter par un
simple mécanisme, j les plantes ont une
espèce de vie ou plutôt une ame conservatrice
et prévoyante ainsi que les animaux,
quoiqu’elles soient dépourvues de système
nerveux.
Egalement nombreux, riche et varié, le
règne végétal offre un ordre de dégradations
successives du même plan originaire, depuis
le cèdre altier et superbe dont la tête caché®
dans la nue insulte à la tempête et brave
la foudre,Jusqu’à l’humble lichen qui rampe
dans l ’obscurité. Dans la première division
de ce règne, viennent se ranger en foule
cet innombrable cortège d ’arbres conifères,
amentacésej thérébintacés,cette grande classe
de légumineuses, ces brillantes et fécondes
rosacées, cette famille balsamique de myrtes,
de caryophyllées, ces malvacées cotonneuses
et ces crucifèrés à semence huileuse;
à leur suite se placent les belles, mais dan^.
gereuses ranunculacées, la classe si naturelle
des oinbellifères, les rubiacées, les
corymbifères, les campanulacées, les borra-
ginées, et les odorantes labiées et tant d’autres
enfin qui ceignent de fleurs brillantes, la
terre fécondée par le printems, qui la
parent de leur verdure, et la couvrent de
leurs doux fruits en automne.
D’autres cohortes végétales souvent plus
singulières que les précédentes, trouvent
leurs places dans la seconde division de ce
règne organique. Vous, curieuses orchidées,
somptueuses tribus des balisiers et des
bananiers, nobles iridées , brillantes lilia-
cées, et vous, modestes joncs, élégans et
superbes palmiers, simples et opulentes
graminées, races aquatiques de. nayades,
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