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humain. Privé de barbe et de porîs (1), scs
formes s’arrondissent, sa taille est souvent
plus petite (2) ; il se revêt en quelque sorte
d’une nature féminine (5) , et devient plus
gras et plus replet (4). Perdant ce stimulant
vital et odorant, cette vigueur musculaire,
cètte énergie nerveuse, cette brûlante acti-r
vité du corps (5) et de l’ame, il ne reste plus
à ces êtres dégradés et malheureux, qu’un
esprit pusillanime, des sentimens flétris, un
caractère ombrageux et plein de caprices.
(1) Le poil du pubis; TP"ithojf, de Càstratis , p. 60.
Aristat. Hist/ animal. 1. 9 , e. 5a. Ulmus, Physiolog.
barb. human., etc., des femmes deviennent barbues
passé l’âge critique.
(2) De meme chez les animaux , de Serres, ibid.
p. 384. Cependant il y a des exemples d’individus
châtrés devenus très-gros et très-grands ; mais remplis
d.e langueur, de mollesse ,. de flaccidité ; ; tel le boeuf
contre un taureau, le chapon contre un.coq, le mouton,
contre le bélier, etc. Voyez P au l. Ægin. 1. 4 , c. 68.
^5) Aristotel. Générât, animal. 1. 1 , Ci.2.1 W ithojf 7
de Castratis , etc. ht
(4) Buffon, Hist. nat.(édit. Irc, in-4 )> t. 4 ^ P* 4 4 4 ,
«t a , p. 67.- Charlevoix dit même dans son Hist. nat.
de S. Domingue, que les caraïbes châtroient leurs prisonniers
de guerre, afin de les engraisser pour les
-.manger y ce que je ne puis croire.-
($) de Castratis, comment. 2.
S’ils pou voient recevoir quelque foible dédommagement
en place de la plus precieuse
des facultés, ils le trouveroient dans une
vo ix plus argentine et plus molle que celle
de l’homme fait ( i ) . Narses est presque le
seul eunuque qui ait montré dans l’histoire
ancienne une grande force d’ame ; com-
{1 ) CasseriUs, Vocis et auditus, 1. 2 , è. 24. Per-
sonne n’ignore qu’on pratique la castration en Italie
pour avoir de bons chanteurs. Les anciens romains se
contentoient d’infibulcr les histrions. Voyez M artial 7
h 7 , épigr. 81 ; et Ju v en a l, Sat. 6 , vers. 73; la
manière d’infibuler , c’est-à-dire, de passer un anneau
de métal dans le prépuce, vers son orifice*'est décrite
dans Cornélius Celsus , de Medicina, 1- 7? c- 23 , cec.5.
Voyez la figure de cet anneau, dans F ab riciu s, ab
Aquapend. Cbirurg. t. 2 ; 'eB'6 5 , p. ao5. Les dames
romaines se plaisoient à jouir des esclaves rendus eunuques.
Ju v en al, ibid vers. 364* *
Su nt quas eunuchï im b e lle s , a c m o llia semper
. Oscula delectent et desperatio barboe ,
E t quod abortiiio n on est opus. . . . .
Les turcs ja lo u x , pour prévenir ces jouissances désordonnées
, recherchent des eunuques privés de tous
les organes extérieurs de la génération. Voyez Augus.
Gislen. Busbequius , Epist. itiner. turcic. p. 157. Ces
infortunés esclaves éprouvent cependant encore
quelquefois des irritations amoureuses. Busbequius,
Letfc. 5 f etc. i