lianes verdoyantes, de bruyères fleuries,
et ces plantes délicates colorées de mille
nuances dont il faut admirer la grâce et surprendre
les, tranquilles amours dans leur
patrie naturelle. C’est entre les cimes orgueilleuses
des cocotiers , qui semblent toucher
à la voûte azurée , qu’on peut observer
les habitudes bruyantes des singes , les
tendres passions des oiseaux amoureux, et
. leurs chants mélodieux , tandis que, sur la
pelouse émaillée, le reptile sombre ^ ISjliividè
couleuvre siffle et s’élance sur sa victime.
Transpprtons-nous sur les roches escarpées
ou l’Océan , blanchissant de fureur, vient
expirer en affreux mugissemens ; peignons-
nous , à la lueur blafarde des éclairs qui
fendent la nue orageuse, les gouffresbouillon-
nans des ondes ou frémissent : et: ;1©'-vorace
requin, et les monsfres de la mer, ardens
et furieux, que poursuivent, ayeC. de longs
croàssemens, mille,cohortes d’oiseaux ravisf
seurs ; parcourons, par la penfée •, l’apre;ter-?
rain de la Eybie., et ces solitudes, agrestes ou
le léopard sanguinaire mûltipl#%§§STbriga.^.f
dages iy où l’innocente gazelle est déchirée par
la serre erochue de l’diseau de. proie;, représentons
nous , sur un sol embt^é ^le buffle
expirant sous la dent et la griffe du lion. En
d’autres climats, observons, tantôt sur les
terrains neigeux du nord, l’ours exerçant ses
rapines ; tantôt , au milieu des mers glaciales,
Ces baleines gigantesques, ces dominatrices
des ondes, dévastant leurs stupides habitans,
et se jouant avec pesanteur à la surface des
vagues estimantes. Suivons ici le brillant
papillon qui voltige légèrement, au lever
de Tâtir軩 m sur le sèin entr’ouvert des
fleurs humides de rosée, et la douce colombe
•qui parcourt avec rapidité les vergers enrichis
des présens de l’automne. Descendons
en silence dans les ténébreuses concavités de
la Terre ; déchirons ses entrailles profondes,
et rassemblons, à la lueur tremblante d’une
torchè funéraire , des minéraux de mille
variétéSi
-Qu’elle est belle, cette Nature active et
vivaiite ! comme elle brille d’opulence et de
fécondité ! qu’elle est inépuisable dans les
trésors de ses productions M’uni vers est la
seule ^barrière de son immense domaine ,
depuis l’astre de la lumière jusqu’à l’animalcule
microscopique; elle seule peut satisfaire
la brûlante énergie de l’ame , et remplir tous
les coeurs. Que; sont devant ses immortelles
opérations les imperceptibles tracasseries des
mortels ? Quelle ame ulcérée par le sentiment