2 5:? HISTOIRE NATURELLE
ou Lathyrus tùberosus L. (r) en Sibérie ; ï#
Polygonum viviparum chez les jakutes. En
Islande, les habitans mangent le Lichen islan-
dicusL., et les groenlandais le Fucus saccha«
rinus L. (2). Dans les longs carêmes des tar+
tarés qui suivent le rit de l7église grecque;
ces hordes ne vivent presque que de champignons,
même vénéneux, que supportent et
digèrent leurs robustes estomacsi f5),>
Mais le continuel usage des simples végétaux
, sous une température humide et
chaude, affaiblissant extrêmemcÉt le principe
v ita l, altérant lar-- vigueur des fôrbes
gastriques.; les peuples des : tropiques ont
besoin de cqndimensaromàtiques^Up.pajça.n-
dés même par l’instinct; et la nature les
présente dans leurs climats (4). 'C’est pour 1 * 3 4
(1) Gmelin, Flora sibirica , t. r y p. 43- On en
mange aussi beaucoup dans ceriains cantons Éè la ci-
devant Bourgogne , et», de la F rf ncïm*OomÆéy i
, (2) Crcmz, beschr.von Groënl. t. j , p. go.
(3) Plenck j B romatolôg. p. 8i. .
(4) Il suffit de donner un exemple pour montrer la
facilité de vivre dans le midil ,800 livres de millet on
couscous, nourrissent uü esejâyç pendant un an.—t
Chaque livre ne coûte que deux liards, il ne faut donç
que 20 fr. pour nourrir un an cet esclave, car ou ne lu»
dUnne pas d’autre aliment. Avec 2000 ùt> cent homme»
peuvent vivre une année , de la bouillie faite du
î ) ü GEHÛV HUMAIN» 255
belâ qii’ils font un usage perpétuel dans tous
leürs mets, des poivres , gérofle, canelle,
piment, eu remua , gingembre, safran, etc»
et d’üne foule de drogues âcres et poignantes
qui déchireroient nos entrailles, mais qui
titillent à peine leurs organes blasés et flétris.
C’est Cette même asthénie ataxique du
corps qui les rend infiniment indolens et
timides; ainsi nul changement physique ne
peut se faire sans se répercuter aussitôt sur
le moral, ja
Nous «avons observé déjà que les régions
rigoureuses et glacées avoient bien plus besoin
que les précédentes d’alimens animaux.
Le froid qui-dévore la vie est dompté par
une nourriture forte et substantielle. Telle
est la chaleur communiquée aux hommes
par lè régime animal, que les groenlandais
(i), les habitans des îles Kuriles (2), et
rt— -t- — ; - r— r —. r- ‘ ...............T- r. , V ', ■ ■ * ^
couscous. Outre cela , la terre produit beaucoup de
fruits , de racines, de gibier. Aussi lës hommes y sont;
plus nombreux qu’au nord où la terre est bien plus
avare de ses productions. Voyez Verdun de la Crenne}
.Voyag. t. r , p.r.148.*
| (1) Cranz , ib. t. 1. JPontoppidan , Norv. t. 1.
(2) Busching, Géogr'. trad. fr. t. 1 , p. 3 i 1 ^ d’après
Meering et Tschirikow. Consultez encore Cox& nouv»
découv. des russ. p. 95'.