arcades surciliaires, n’empêche peint la forte dépression1
du front, où plutôt son aplatissement ; cê qui est le
véritable sceau de l’hébétation. IJ n^en est point de
même de l’orang. dè Bornéo ; son front èst très-
avance , grand et convexe 5 sa tête est fort grosso;"
sa face une a une peau d’un bleuâtre noircissant,.
excepte ses lèvres et le .tour de ses yeux qui sont de
côi^lcur de chair; ses cuisses sont j51us courtes que ses
jambes, et ses pieds sont longs, ainsi qufe ses bras et ses
mains ; les pouces du pied n’ont pas d’ongles. Son poil
est long, de couleur ferrugineuse brune (1).
Vosmaër, qui en a vu un vivant ', dit qu’il se tenoit
quelquefois debout aVéc un bâton; qu’il grimpoit très-
facilement ; qu’il étoit très-fort ,f quoique haut sèale-^
ment de deux: pieds, et demi. Il s’armo'it d’un bâton
pour se défendre, et potissoit un cri très-rauqüe ,
comme le bruit d’une grosse scie ; un .grognement-
plus doux témoignOit son contentement. Susceptible'
d’amitié, pourvu d’intelligence', il n’étoit pas mê*
chant, mais souvent triste. Il se nourrissojt de pain,
de racines, de carottes jaunes ; il aimoit beaucoup le
lait, les oeufs, et etoit très-friand de. plantes aromatiques.
Pour boire, il trempoit sa main dans l’eau et la
léchoit.
(ï) Audébevt, hist. nat. des singes et des makis. Famille
première, sect. 1, p. iq., Riphard Clayton, memoirs of the
literary and philosophical society of manchester, tom. 3 ,
Warrington , 1790, p. 270, note première, écrit qu’un gouverneur
de Batavia vit en 1785; à l’île de JaVa des singes
qui étoient albinos ou dondos comme le deviennent les
hommes»
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Richard Cïayton (2) assure que les crétins du Valais
ont une figure déformée comme l’orang-outang, et que
la. description de Cet animal leur convient assez. Regnard
prétend que rien ne ressemble plus à, l’homme ,
après le premier des singes, que le lapon. Commerson
compare ljesquimos àcC^ animaux; le savant naturaliste
Forsler, dans ses observations, rapporte que nui individu
ri’a plus d’analogie avec les singes, que certains
hahitans de l’île de Maliicolo, soit par la figure, soit
par les manières., Plusieurs même ont le dos couvert
de poil i et l’esprit très-brute ; .
Hispida mèrtibrà qiiidem et durae per brachia setae,
Promittunt Uitéeem animum. . . . .
Le nègre est,beaucoup moins couvert de poils que
l’homme blanc (r ), quoiqu’il soit d’ailleurs conformé
d’une manière moins noble et moins gracieuse.
Certaines personnes s’i maginent triompher des naturalistes,
en opposant la belle statue de l’Apollon pythien,
h la forme grotesque de l’orang-outang ; elles voient
une qistance incommensurable entre ces deux figuras;,
véritablement il y en a beaucoup. Mais d’abord on
} (j) Ibidem, p; 263 , il assure aussi que lés crétins sont
extrêmement lascifs comme les singes , p. 264. Ils sont d’une
extrême foiblesse, p. 271.
(ij Jefferson r motes sar la Virginie, p. i3g. Il rapporte
qu’ils sont cependant, plus lascifs que les blancs. Ils se
graissent la peau, de peur qu’elle ne s’écaille, non seulement
à caiise de la chaleur, mais par dessèchement. Les peuples
du nord ’se graissent aussi pour se préserver du froid. Annibal
et Xénophon, memorab. p. 743, firent graisser leurs Soldats
pour-la même raison. Voyez Tite hiv. dé©. %