l ’araignée qui s’enivre du sang de la mouche.
Equitable dispensatrice de ses bienfaits, la
Nature distribue, à tous les êtres organisés,
de sa main immortelle, la vie, l’aliment et la
faculté génératrice. C’est en vain qu’on a pris
h tache dans tous les tems, de rabaisser la
brute au rang d’une simple machine, et
qu’on lui a refusé une règle de conduite,
une sorte de raison, de peur"qu’on ne la voie
s’approcher trop près de nous ) comme si
nous n’en étions pas séparés par la barrière
éternelle d’une intelligence supérieure, que
d’antres ont voulu confondre avec celle des
animaux. Recherchons la vérité pure et sans
nuages ; dut-elle même nous blesser, nous
prendrons le milieu de ces extrêmes qu’adopte
notre conformation physique.
Il est nécessaire dans l’étude de l’homme,
de remonter à sa source primordiale ; de
l ’examiner nud et dépouillé de tout ce dont
3a société l’enrichit de l’observer abandonné
à sa propre industrie et à ses seules forces;
enfin, de le prendre, s’il est permis dè le
dire, dans l’embryon de sa vie sociale. Les
documens incertains de ses annales (r) pri- 1
(1) Goguet , PEist. de Porig. des loîs> arts, scîencesü
3?ariïy i 758 j in-4. t. I. Bcînister , id. ont donné c*
gn’il y a déplus sûr sur cet objet rempli d’obscurité*
DU GENRE HUMAIN.
înitives, obscurcies par la rouille des tenu*
fabuleux , sont d’unè foible utilité pour
nous, s’ils ne sont pas épurés au creuset d@
la philosophie. C’est d’après notre constitua
tion organique qu’il faut juger de nos actions
naturelles, a v ^ V s modifications subordonnées
aux circonstances,. au,x caractères et
aux températures, aux climats et aux ali-»
meris , etc.
En recherchant l’histoire de l’homme de
la nature qui n’est guère au dessus d’un
pur animal; en comparant notre organisation
à celle des êtres qui nous avoisinent ;
et en découvrant sa grande analogie avec
celle des singes (1 ), on en conclura qu’ell©
ne' peut produire que des résultats à peu
près analogues , puisque des causes semblables
ont les mêmes effets. Ainsi, l ’histoire
naturelle des singes, jetant une vive lumièrq
(1) Cicer. nat. Deor. L I , c. 55*- Simia quant simili$
turpissima bestia nobis. Galenus, A4ministi^
anat. h I r g. 29 et 1. VI e. 1. o pitàécos amoiotatos
anthropô. Petr. M oscali, delle corpore differente
-di uomini , etc. Milan , i > la - 8P , appendix.
€Tyson -, Anat. of pygm. part. I , c. 1. Buffbnt t. X IV .
Vôyez^ leurs différences entre eu x , dans Camper ua-
tuurlik. Verbandeling. der Orang-out; sect. I I ; §. 61
Geaer. bum. var. aat, p*