138 HISTOIRE NATURELLE
toutes les îles Lucayes ou Antilles, ainsi quèf'
les Malouines et la Terre de Feu à la point©
méridionale de Magellan. Ces peuples qui
ne sont point dégénérés et affoiblis comme
on l’a pensé (1), prendront quèlqde jour là
vie des tartares, lorsque ies chevaux se
seront multipliés chez eux, et ils se soustrairont
alors à la tyrannie dés européens,
leurs superbes oppresseurs.
I l est nécessaire de considérer dans lè
genre humain deux sortes de dégénérations y
soit que les causes en soient générales,cbmme
dans la première espèce, et .s’étendent sur
tous les etres animés, soit qu’elles ne s’exercent
au contraire qu’à l a , surface des individus
et d’une manière partielle.
Nous avons partagé le genre humain eh
cinq ou même six races primordiales. Quelques
unes d’el les p o urr oien t êtré considérées
comme des espèces distinctes, puisqu’on les
-trouve constantes dans la suite de leurs
reproductions, indépendamment de toute\
cause de variation (2}; Si nous n’avions 1 2
(1) De Pauw, Rech. pMl.\ sur les américains j Dond.
1771, in-12, t. ï , part, i j et Robertson, Hist. de
l ’Amériq. t. i , 1. 4’.
(2) Kalm, Ameriq. resa. t.^2, le dit des nègres. F©
célèbre voyageur P a l l a s t Mém. sur la variation de«
;
DU GENRE HUMAIN. * * 9
égard qu’à quelques différences de formes
superficielles , et, pour ainsi dire , excentriques
à l’organisation radicale, le nombre
en seroit immense dans la somme des individus.
Nous ne pouvons donc examiner que
les variations et les contrastes les plus heurtés
qu’apportent les alimens, l’influence des
* climats, les usages généraux et les coutumes
nationales. Enfin il existe des différences
produites par la nature elle-meme, sans qu on
puisse en assigner d’autres causes sensibles*
La figure de l’homme ne présente pas elle
seule de ces oppositions tranchées, de ces
déformations singulières , beaucoup plus
communes parmi les hommes civilisés, que
dans ces tumultueux assemblages de hordes
barbares, où la nature est plus., respectée
dans sa marche, moins contrariée dans sa
puissante activité,^Chaque membre y chaque
animaux , dans l’acad, Pèterâb. 1780* lè fait sentir de
même pour diverses: races humaines. Des hollandais
établis au cap de Bonne-Espérance, depuis pins de
180 ans, vivansvdë père en fils à la manière liottentote,
sans s’y mélanger , rden prennent ni la figure ni cou-^
leur. Jamais les ressemblances avec iês peuples étrangers
ne se contracteront, si l’on ne fait aucune alliance
avec eux , quand même on habileroit depuis plusieurs
jsièçles sur lu même terre,