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consomment des farines à Java. Les Indiens ne mangent que du riz et
la religion leur interdit de toucher à la plupart des mets des Européens.
CHAPITRE XXXIV.
Antiquités de Brambanan et des environs.
Nous avons explique' tout ce qui peut intéresser le commerce, les
manufactures, la navigation et la situation coloniale de l’archipel indien
nous allons le décrire sous les rapports de l’archéologie, de l’histoire,
de la religion et des sciences.
Nous commencerons par les antiquités. Elles consistent en ruines
dédifices, principalement de temples, en statues sacrées, en bas-reliefs,
inscriptions et médailles. Les découvertes que l’on a faites avec peu
de travail dans les provinces les mieux connues de Java, font présumer
qu’il y a encore une immense moisson à faire dans ces belles contrées.
Un nombre considérable de monumens anciens rappelle le souvenir
du grandiose de Rome et de la Grèce. L’antique Java a disparu pour
faire place à des états, dont la civilisation et la gloire ne sont que des
ombres à côté des témoignages muets, dont est couvert le sol de cette
île classique.
Les ruines d’architecture sont plus nombreuses depuis Chéribon
jusqu’a Sourabaya, que dans la partie occidentale de Java-, nous les
diviserons en quatre espèces. i° Les ruines de groupes de temples ,
construits en pierres, ayant une statue au centre. 20 De temples d’une
grande étendue, aussi en pierre. 3° Les ruines de temples construits
en,briques, avec une excavation semblable, à celle des ruines de la
première espèce. 4° Les temples qui paraissent être d’une construction
plus récente et presque moderne.
Nous parcourrons les environs de Brambanan, dans le district de
Mataram, Boro Bodo, dans le Kadou et Sing’a Sari dans celui de
ANTIQUITÉS DE BRAMBANAN.
Malang. Les ruines de Brambanan, entre les districts de Pajang et de
Matarem, sont en bon état de conservation, un ingénieur hollandais
les découvrit en 1797, deux cents ans après I établissement des Hollandais
aux Indes-Orientales. Cet ingénieur construisait un fort à Kletan, près
de la grande route qui conduit de la capitale de l’empereur à celle du
sultan; ces ruines étaient couvertes de végétaux.
C’est donc depuis 27 ans seulement que nous savons que Java est
une terre classique, illustrée par de grands monumens ; doit-on s’en
étonner? non sans doute, examinons l’Europe, jetons les yeux autour
du pays qui nous a vu naître, et souvenons-nous que les ruines de
Pæstum ont été découvertes de nos jours, et qu’il n’y a pas un demi
siècle qu’on s’est apperçu avec étonnement que nos montagnes d Auvergne,
du Vivarais, du Rhin et du Luxembourg forment une ligne
de volcans éteints. Les obstacles du climat équinoxial, l’éloignement
au fond de l’orient, mille préjugés de l’ignorance et de 1 avidité mercantile
ne sont pas les seules causes, qui ont retardé la découverte des ruines
de l’antique Java; avant l’administration du général Daendels, il n’y
avait presque pas de moyens de communication dans 1 intérieur de
l’île. Nous regrettons de n’avoir jusqu’aujourd’hui que deux guides à
suivre dans nos excursions archéologiques,. MrsMackenzie et Horsfield.
Nous savons que Mr le Baron Van der Capelien a parcouru en véritable
savant ces intéressans monumens, mais nous n’avons pas le bonheur
de posséder une relation de son voyage.
Le colonel Colin Mackenzie qui avait visité les antiquités de l’Inde
occidentale, était venu au village de Brambanan en 1812.
Nous allons donner un extrait du rapport de ce savant antiquaire,
nous nous servirons démesures anglaises, parce qu’elles sont calculées
approximativement et que nous ne pouvons par conséquent les réduire
avec exactitude en mètres et centimètres.
Le Chandi ou temple de Kobon Dctlem, dit-il, est tellement couvert
de broussailles qu’il n’a été possible d’en visiter que letendue de deux
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