
de la presqu’île de Malacca : les îles occidentales et principalement
Java, en font des envois aux Moluques, les principaux ports d’embarquement
sont : Indramayou, Chéribon, Tagal, Pacalongan, Japara,
Grissée et Sourabaya. La partie orientale de Java procure la meilleure
qualité de riz ; celui d’Indramayou est le plus mauvais, il est décoloré. La
partie de la province de Chéribon appelée Gabang, fournit du riz aussi
blanc que celui de la Caroline. Le riz de Grissée est le meilleur: Il y
a dans le langage commercial des Indiens trois sortes de riz, celui de table,
le riz blanc et celui de cargaison , ce dernier est le plus répandu dans
le commerce.
Le riz de Java est inférieur à celui du Bengale et à celui de la Caroline,
aux marchés d’Europe. Cette infériorité provient uniquement de l’imperfection
des procédés qu’on emploie pour jsa conservation. Il n’est
nulle part à aussi bas prix qua Java, excepté à Siam; on en exporte
beaucoup pour la Chine, pour l’île de France, le Cap-de-Bonne-Espérance
et l’Europe, sur des navires hollandais, américains et anglais. On présume
que le montant des exportations est égal à un vingtième de la récolte
annuelle.
Le sagou est un article d’importation pour l’Europe, pour l’Inde,
principalement le Bengale, et pour la Chine, on le vend sous une forme
granulaire; le meilleur provient de Siak, sur la côte septentrionale de
Sumatra. Il est d’un brun clair, à gros grains et friable. Le sagoii de
Bornéo vient ensuite, celui des Moluques, quoique le plus abondant,
est d’une qualité fort inférieure. Le prix commun du sagou est ordinairement
le double de celui du riz. Les Chinois ont inventé un procédé
pour le rafiner, on a vendu ce dernier trois fois plus cher que le sagou
ordinaire au marché de Londres en 1818.
Les huiles végétales peuvent devenir un objet considérable d’exportation
pour 1 Europe et la Chine, entr’autres les huiles d’Arachide, de
Coco et de Palma-Christi.
Le coton brut est presqu’entierement consommé dans le .pays : ,il
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faut remarquer que les meilleures espèces pour l’exportation proviennent
des îles de formation de roche secondaire, qui sont sur la ligne
méridionale de l’archipel indien. Le prix commun du coton de Java
au marché de Canton, est égal à celui du coton de Bombay de seconde
classe et au coton de Tinnivelly, si un pikol ( 135 livres) coton de Java
coûte 12 dollars, celui de Bengale coûte i 3 5/I()-, celui de Bombay 17
et celui d’Amérique 26.
Parmi les fruits, le Tamarinde seul est un grand article d’exportation
de Java, le meilleur est de couleur brune foncée; plus le fruit est
gros, plus sa qualité est supérieure.
Le poivre noir est un article considérable, on le consomme dans le
monde entier, ce fut même un des premiers articles de commerce
des Européens. On en fait la vente dans tous les ports de Java, mais
principalement à la côte du nord-est. Les étapes les plus considérables
sont Patai, Tringanou etKalantan. L’île de Lingen et l’extrémité occidentale
, nord-ouest de Sumatra en fournissent et entr’autres Acheen,
Tikao, Bencoolen, Padang et le territoire de Lampong. Sur la côte orientale,
Palembang en fournit beaucoup, mais sa qualité est inférieure.
Beniermassing et les côtes de Bornéo produisent beaucoup de poivre.
Le prix ordinaire est de 4 piastres d’Espagne le pikol ou 1 scheling,
5 pences anglais la livre. D’après des calculs comparatifs, le poivre
coûte en Angleterre 332 pour cent plus qu’en Chine , 294 71 pour cent
plus qu’au Bengale et 296 plus qu’aux Etats-Unis d’Amérique: Dans
cette dernière contrée il n’y a que 8 centièmes de dollar de droit
d’entrée par livre.
Munn estime le prix du poivre de l’Inde à 6 r7/i0o piastres d’Espagne
le pikol, le prix à Alep est élevé à 860 pour cent, ou 59 a5/ioopiastres,
aux marchés anglais on le paie selon lui 1 o3 7°/ioo piastres ou 75 pour
cent plus cher qu’au marché d’Alep, et 158o pour cent de plus qu’aux
Indes; il paraît que les Romains le payaient aussi cher au tems de Pline.
Le poivre du Malabar coûte 16 piastres, celui de Java n’en coûte