
24 CHAPITRE IV ,
mètre marque 57o à six heures du matin, rarement il y dépasse 720 à
trois heures après-midi. Au dessus de la plaine de Samarang, à 1000
pieds d’élévation, il est souvent à 45° et plus au dessus. Sur Tune des
cimes de la montague de Sundhoro, on Ta observe' à 27 0 et la glace y
avait l’épaisseur d’une pièce de cinq francs.
Une brise de terre succède pendant la nuit à Batavia, à la brise de
mer qui domine pendant le jour, de manière que l’athmosphère est
perpétuellement rafraîchie.
Le voyageur rencontre à chaque instant les sites les plus romantiques
et les plus variés du monde entier : d’immenses forêts dont la verdure
est ondoyante, majestueuse ornent la perspective; les cocotiers, les
palmiers de vingt espèces différentes, offrent des contrastes inconnus
en Europe; une athmosphère pure, délicieuse, dilatée par la rotation
de l’équateur, rendent la chaleur supportable ; tout embellit le coloris
brûlant de la zone torride.
Les Européens ont bâti leurs principales villes loin des volcans, elles
ne sont presque point sujettes aux tremblements de terre.
L’on vante la beauté de la plaine de Bandung au pié du Gedé entre
deux lignes de volcans, celle de Solo et de Kediu près du Merapi, l’on
vante surtout les environs de Sourabaya dont le sol fertile, sans cesse
en culture, ne connait point nos saisons et n’est comparable qu’au
Delta de l’ancienne Egypte.
J’ai vu la belle Italie, j’ai vu Parthenope où reposent les cendres
de Virgile, et Capoue où s’amolit l’armée d’Annibal; Java offre plus
de délices encore : la verdure y est d’une fraîcheur, d’une variété de
formes, d’une profusion, dont on ne peut se former une idée dans la zone
tempérée, le fouiller enchanteur de nos plus beaux jours de printems,
et la multiplicité des tintes du coloris de l’automne après la seconde
sève de nos arbres, ne sont que des images imparfaites d’un paysage
de Java.
CHAPITRE V.
Végétaux.
Il y a six climats bien distincts dans l’île de Java depuis le niveau
de la mer jusqu’au sommet des montagnes. On y retrouve l’échelle
végétale depuis les plantes aquatiques jusqu’aux plantes alpines.
L’abondance, je dirai même, la profusion des végétaux est incalculable,
par-tout la terre en est couverte, depuis le point où 1 a mer cesse de
baigner la terre, jusqu’au fond du cratère des volcans. Ceux qui servent
à la nourriture de l’homme sont en grand nombre..
Le plus utile de tous est le riz ( oriza montana Lin. ) on en compte
au-delà de 100 variétés qui ont presque toutes des noms différens.
Le maliys ( zea mahis ) est cultivé, dans les contrées élevées où le riz
ne peut croître.
Les fèves ou kachang dont on a plusieurs variétés et beaucoup d’autres
plantes légumineuses sont d’un grand usage pour la nourriture.
La canne à sucre que les Indiens emploient sans préparation, a 8
variétés, nous en parlerons ainsi que du café, du poivre et de lindigo au
chapitre intitulé de Vagriculture.
Le cocotier, l’arequier et beaucoup d’autres plantes de la famille
des palmiers, croissent spontanément pour la nourriture et les usages
domestiques. ,
L’arbre à pain est cultivé dans plusieurs cantons; l’arbre a eau ou
du voyageur (le ravenal) qui provient des îles de la mer du Sud offre
une eau limpide et rafraîchissante, lorsqu’on presse la base de ses larges
feuilles cannelées, disposées en évantail et de la hauteur de 3o pieds,
cet admirable végétal fut laissé à Java lorsque l’expédition du courageux
d’Entrecasteaux y frit licenciée.
Le rarak, ou arbre à savon, (sapindus saponaria) est de la plus grande
utilité, ses fruits que l’on a analysés, contiennent tous les principes
constituons du meilleur savon.