
choisiepar le ministère britannique qui l’a jugée dans sa sagesse, devoir
être un jour le point central de toutes les relations commerciales
de la mer du Sud d’un côté et de l’océan Austral de l’autre. Ce projet
s exécute tacitement. Un grand nombre de moutons a été transporté
à la Nouvelle-Galles méridionale, nom que les Anglais ont donné
à la côte immense qffils possèdent à la Nouvelle-Hollande et qui sera
un jour le siège d’un nouvel empire; des expéditions anglaises font
déjà un cabotage tres-actif a l’île de Diemen; elles s’avancent même
fréquemment aux cotes de la Nouvelle-Zélande pour y charger du bois,
et établir des relations commerciales avec les indigènes ; une relation
insérée au volume d avril 1.824 des nouvelles annales des voyages, donne
à l’Europe des détails intéressans sur ces expéditions, que les Belges
pourraient faire en concurrence avec les Anglais. Ôtahity, les îles
Sandwich et beaucoup d’autres sont déjà colonisées d’Anglais. Les
insulaires se convertissent au christianisme.
Les révolutions qui tourmentent le Mexique, le Pérou et le Chili finiront
par l’amélioration de l’état social de ces trois empires, car les lumières
des connaissances humaines y ont déjà fait trop de progrès pour qu’il soit
possible de les éteindre. L’accueil qu’un des monarques de la mer du
Sud a reçu récemment a Londres, nous prouve combien l’Angleterre attache
de prix à ces contrées, tandis que pour nous autres Belges, elles
ne sont jusquaujourdhui que l’objet d’une curiosité géographique. Les
voyages de la Peyrouse, de Baudin, de Perron, de Freyssinet et d’autres
navigateurs français, nous décélent que le cabinet de Napoléon et
ceux de Louis XVI et de Louis XVIII avaient reconnu l’immense
avantage de coloniser la mer du Sud, mer qui dans sa vaste étendue, dans
ses îles délicieuses et salubres sous trois zones, présente en grand, toutes
les richesses et tous les avantages des Antilles, sans doute avec beaucoup
d avantages entièrement nouveaux.. La violence des vents d’ouest au
sud du tropique du capricorne dans l’océan Austral, et les calmes
des parages équinoxiaux, étaient de grands obstacles à la navigation
,CHAPITRE X X IV , ï2 9
entre la Nouvelle-Hollande et l’Amérique, l’invention des bateaux à
vapeur y assurerait peut-être bientôt une navigation prompte et facile ;
c’est à nous autres Belges qu’il appartient de nous emparer de cette navigation,
puisque nos abondantes et nombreuses houillères des îles de la
Sonde, nos inépuisables forêts de Java et nos moyens d’armemens de
l’archipel indien, mettent en nos mains dans l’hémisphère Austral
toutes les ressources de l’Europe.
Je répète ce que j’ai dit dans le Mémoire déjà cité : nous sommes
Belges, nous avons enseigné le commerce au monde entier. Anvers a
rivalisé et peut-être surpassé Venise. Amsterdam en grande partie formé
des débris d’Anvers, a exercé pendant deux siècles dans le monde commercial,
la même influence que Londres y exerce aujourd’hui. Nous
avons conquis les conquêtes des Portugais. Laisserons-nous les Anglais,
nos voisins, s’emparer exclusivement de tout l’Océan pacifique ! •
Hâtons-nous d’envoyer des colonies pour partager avec l’Angleterre
les îles de la mer du Sud. Hâtons-nous de devancer les Français, dans
peu d’années, peut-être, il sera trop tard. —
CHAPITRE XXIV.
Du Commerce avec les Chinois.
Les relations commerciales avec la Chine étaient très-faibles dans les
premiers tems* elles se sont augmentées à l’époque de l’établissement
des comptoirs européens. Après que les Européens eurent montré
aux Chinois le moyen d’étendre leur commerce et que des établissemens
assurés leur ont été en quelque sorte offerts, dans nos possessions,
les Chinois; sont venus en grand nombre, habiter l’archipel indien.
Iis fréquentaient rarement la haute mer dans les tems anciens; cela est
si avéré, que Formose,:île située à vingt lieues d’une de leurs provinces
les plus commerçantes, ne fut découverte par eux qu’accidentellenient,