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Il y en a deux autres cycles, celui de 21 ans et celui de 3o ans.
Le premier est javanais, le second est mahométan.
Les insulaires de l’archipel indien ne connaissent guères que les
noms des Yougas ou périodes fabuleuses des Indous. Voici comme
ils prononcent ces noms : Kerta-yoga, Treta-yoga, Dwa-parayoga,
et Kaliyogà. Le total n’est que de 16,771 ans , tandis que celui des
périodes de l’Indostan est de plusieurs millions d’années, l’ère de Salivana
commence à l’an i 5,oa5.
Il y a dans l’île de Bail des prêtres qui ont en leur possession, des
tables pour calculer les éelypses. Dans les langues de l’archipel indien,
une éclypse est appelée grahana, et le dragon qui vient dévorer la
lune est nommé rahou : ces deux mots sont sanscrits. Dans toutes
ces contrées on fait du bruit pour effrayer le dragon pendant l’éclypse.
Les Bougis, le peuple le plus civilisé de Gélèbes, ont adopté le
calendrier mahométan, ils avaient autrefois un calendrier solaire de
365 jours, qui commençait au 16 mai et qui est divise en 12 mois :
00
Sarawana . . . . . 3o jours. Mangasoutewe
Padrowanae . . . 3o. Mangalompae . . . 1 . . 3i.
Soujewi . . . . Nayae . . . . .
Pacliekae . . . . . 31. . Palagounae . .
Pasae............ Besakae . . . .
Mangaserang . .. , 3a. Jetae...............
CD
TOTAL 365.
Lorsqu’on examine ces termes on en reconnaît six qui sont évidemment
les noms indous. Mais on n’y voit point d’autres origines.
La manière de conserver le souvenir des époques par les règnes de
leurs princes paraît être imitée des Chinois.
CHAPITRE LVI.
Navigation et Géographie.
Les peuples de l’archipel indien sont essentiellement adonnés à la
marine, ils sont favorisés par la nature qui les a entourés d’une mer sans
tempêtes, et de moussons qui rendent lès voyages faciles. La navigation
de la Chine à la Nouvelle-Hollande se fait presque sans fatigues ni
dangers, ainsi l’art de la marine a dû faire peu de progrès dans ces
contrées : les équipages des navires européens s’étonnent souvent de
rencontrer loin de terre de petites barques indiennes, qui n’ont d'autres
moyens de se reconnaître que de mauvaises observations des astres
et rarement la boussole.
Cet instrument est en usage dans l’archipel indien. Il est étonnant qu’on
n’emploie que des mots javanais . pour sa division dans les. îles
au sud-est de l'Asie, tandis que dans l’occident de cette partie du monde
les Arabes n’emploient que des termes puisés dans les langues d Europe.
On en pourrait conclure que les Chinois auraient donne a ces peuples
les notions de la polarité de l’aimant, il est d ailleurs certain que ces
insulaires étendaient fort.loin leur navigation avant 1 arrivée des Européens
aux Indes-Orientales.
Les Malais divisent l’horizon en huit parties : le nord, appelé Outara
et le "sud Salatan; l’est, Timour et l’ouest Barat; ces deux parties se
subdivisent en nord-est, Pading, est vrai Jatir et sud-est Tanggara.
Le nord-ouest est appelé Laout, l’ouest vrai Tapat et le sud-ouest
Baya. Il y a huit côtés additionnels qui se désignent en ajoutant le
mot Sa-mata, ainsi Barat Sa-mata Outara est ouest-nord-ouest.
Mr Crawfurd pense que les noms des points de la boussole proviennent
de Menang Kabao, peuple malais qui, selon que nous
l’avons dit, envoya des colonies sur plusieurs côtes ; d’après lui Salat,
c’est-à-dire le sud, signifie le détroit, parce qu’en effet le détroit qui
sépare Sumatra du continent est vers le sud de ce peuple primitif.
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