
CHAPITRE LV.
Du Calendrier.
La mesure du tems a été prise par les Javanais en partie parmi les
traditions de leurs ancêtres, en partie parmi les Indous et les Arabes,
et récemment parmi les Européens. Ils n’ont point de mesure exacte
pour diviser la journée, ils ne connaissent ni le gnomon , ni le clepsydre.
Il paraît que l’échelle quinaire ou des cinq doigts de la main, qui sert
de base à leur numération, a fourni les moyens de subdiviser la journée
en matin, avant-midi, midi, après-midi, déclin du soleil, coucher, soir,
nuit, minuit et déclin de la nuit. Il y a des noms pour désigner ces parties
de la révolution diurne. Le jour civil commence au lever du soleil.
Dans les opérations astrologiques le jour de ¿4 heures est divisé en 5
parties, à chacune desquelles préside une divinité braminique. Le peuple
calcule d’après les désignations suivantes : lorsque le buffle va paître,
lorsqu’on le ramène du pâturage, etc. etc. II est cependant probable que
les Indiens ont observé la diminution et l’augmentation de l’ombre
solaire, car dans plusieurs compositions poétiques, l’on trouve ces
mots : lorsque l’ombre avait autant de pieds de longueur.
Les Javanais connaissent la semaine ou série de sept jours, qui
leur fut apportée par les Indous et renouvelée par les Arabes. On
assure que dans les premiers tems ils avaient comme les Mexicains,
une période de cinq jours dont les noms étaient : laggi, c est-a-dire
doux, pahing, pon, wagi, klixvon. On présume que ces dénominations
viennent des couleurs de l’horizon. Le premier jour était le blanc et
l'Orient, le second le rouge et le Sud, le troisième le jaune et l’Occident,
le quatrième le noir et le Nord, le cinquième de couleur mêlée et le
foyer ou centre, (v. planches 19 et 33. )
Les dénominations de noir et de nord démontrent incontestablement
que cette subdivision vient des rives du Gange, ou le soleil n est
jamais boréal, comme a Java et dans les contrées équinoxiales.
Sur un ancien manuscrit de Java, il y a 5 représentations humaines
de divinités qui président aux cinq jours de leur semaine quinaire,
3 d’hommes et a de femmes. Il paraît, que les 3 divinités mâles sont :.i°
JJn homme qui tient p'ar les cheveux un suppliant, a° Un autre homme
pointant une épée nue contre son adversaire. 3“ Ün troisième tenant
une pique à la main et conduisant un taureau que Crawford
présume l’allégorie de l’agriculture. Des deux divinités femelles la
première offre une écaille ou une corne en signe de prière et d’hommage
; la seconde tient dans les mainS les produits du travail agricole.
Les noms de la semaine hebdomadaire sont véritablement sanscrit,
savoir ü daitya, dimanche, loma, lundi, angara, mardi, boudha,
mercredi, wraspati, jeudi, soükra, vendredi et sanischara, samedi.
Il est évident d’après la langue javanaise, que ces peuples avaient
un calendrier civil et rural avant l’établissement du brammisme, ainsi
ce peuple était parvenu à un haut degré de civilisation comme nous
l’avons démontré en résumant le texte de MM. Railles et Crawford, au
chapitre des antiquités; nous y avons établi trois époques connues,
l’époque indigène, jusqu’à l’an 78 après l’ère v. l’époque bramimque
et l’époque musulmane.
Il paraît que l’année civile était partagée primitivement en trente
périodes, appelées woukou, dont chacune avait un nom distinct; ces
noms sont véritablement aborigènes; on ne les applique plus aujourd’hui
qu’à l’astrologie judiciaire. On divise les 3o woukous en six
classes, qui sont présidées par les divinités de l’Inde, savoir :
Woukou. Président.
1. Sinto Yama.
3. Landap Mahadewa. 3. Wouktr Kouwira. 4- Kourantil - - Pourousangkara. 5. Tolou-------- Bayou.
6. Goumbrag— Chakra (Sakra.) 7. Warig-Alit - -Asmari (Jswara.)
Woukou. Président.
8. Warig-Agoung Paneliarasmi.
(la planète de Boudh.)
g. Jouloung-Wangi Sambou.
10. Soungsang. - Gana (Ganesa.)
11. Galoungan. - Kamajaya.
12. Kouningan. - Ounia.
13. Langker. - - Kala.