
.¿ $ 3 CHAPITRE L V I i r ,
Le Gambang ou Staccado est subdivise' en plusieurs varie'te's :
le Gambang kajou est forme' de plusieurs barres ou touches de bois
sonore, qui diffèrent graduellement de longueur. On les place sur une
caisse de bois, on joue cet instrument avec un marteau.
La seconde espèce a des barres ou touches de métal ; on donne
divers noms au staccado selon la quantité des barres. L’intonation
du staccado de bois est forte, mais douce; celle du staccado de
métal est plus aiguë. Il y a une modification de cette dernière espèce
qui est appelée Gander; des plaques minces au lieu de touches de
métal, sont soutenues par des cordes, et sont distribuées sur la caisse.
Un tuyau de bambou est placé au-dessus pour améliorer le son.
Cet instrument dans les mains européennes , serait susceptible de
produire un grand effet.
Les instrumens que nous avons décrits servent à composer les
orchestres. Le mot gamalan signifie exécution musicale ; il y en a de
sept espèces : la première appelée manggang est la plus simple, la
plus ancienne ; on s’en sert dans les processions. On l’appelle quelquefois
par dérision gamalan kodok ngorefc, chant des grenouilles et des
crapeaux, à cause de son manque d’harmonie.
Le Salendro est la plus parfaite exécution musicale de Java, c’est
une symphonie de plusieurs, instrumens qui ont le même nombre de
notes. Le Pelak diffère du salendro en ce qu’il y a des instrumens
d’un plus petit nombre de notes et que les intonations sont plus aiguës.
Le Miring partage de la nature du salendro et du pelag, ces trois
dernières espèces servent aux accompagnemens dans les représentations
théâtrales. Le Gamalan choro Bail, (musique à la façon de Bali) n’a
point de rabab ou violon ; cette musique ressemble d’ailleurs au salendro.
L e Sakaten diffère du pelak en ce qu’il y a un plus grand nombre
d’instrumens. On ne joue le sakaten que devant le monarque, ou dans
les occasions solennelles. Le Srounen est la musique guerrière ; les trompettes
y sont introduites ainsi que d’autres instrumens à vent.
CHAPITRE UX.
Des Représentations théâtrales*
Il y a deux espèces de compositions dramatiques : le topeng dont les
personnages sont des hommes masqués, et le Vvdyang qui se représente
par des ombres et des marionnettes.
Les sujets du topeng sont ordinairement puisés dans les aventures
de Panji, le héros favori de l'histoire de Java. Lorsque les représentations
ont lieu devant le prince, les personnages ne portent point de masque,
et récitent eux-mêmes leur rôle. En général, 1 e dalang ou chef de la
pièce, récite le dialogue, tandis que les acteurs exécutent les scenes
par des gestes. La musique du gamelan accompagne et varie ses
expressions, selon la nature de l’action et les divers sentimens dont
les acteurs sont animés. Ceux-ci sont habillés avec • magnificence,
selon 1’ancieii costume. L’amour et la guerre sont les thèmes constans
de toutes les pièces, les combats entre les chefs terminent souvent
la scène et ressemblent à nos ballets.
Il est certain que les pièces représentées sans masque, devant le
souverain, ont plus de perfection que les autres; un topeng est généralement
composé de dix personnes, outre le Dalang; quatre jouent
le gamelan et les six autres sont les acteurs.
On représente souvent des bouffonneries; un chien, un singe, un
idiot font les frais de la scène et excitent le rire des spectateurs.
Il y a aussi une espèce de pantomime appelée baroungan, les
personnages sont habillés en bêtes féroces et exécutent des combats.
Ce genre d’amusement est ordinairement accompagné du gong et du
tambour.
Les sujets de wayangs ou scènes ombrées sont pris ordinairement
dans les premiers ;tems de l’histoire de Java, avant la destruction de
l’empire de Majapahit.