
en a deux espèces à petites et à grandes feuilles (Morinda Umbellata
et Citrifolia. ) L’umbellata renferme seule le principe colorant. On préféré
celle des îles orientales, c’est un article d’importation à Java. Le
Mengkoudou est employé pour supports dans les plantations de poivre
et de café, d’apres les méthodes nouvelles que les Européens ont
enseignées.
L’Ubar ressemble à VHematoxylon ou bois rouge de Honduras ; l’on
s’en sert pour colorer en brun les filets des pêcheurs.
Nous avons déjà indiqué les plantes de la matière médicale, nous
ferons observer seulement que nous connaissons déjà une grande partie
des plan les de cette nature qui croissent en Amérique, dans des colonies
étrangères , tandis que nous ignorons les vertus des végétaux de nos
belles et intéressantes colonies d’Asie. C’est dans l’intention d’attirer les
regards des savans sur ces objets d’une utilité majeure pour le commerce
et les progrès des études , que nous avons publié le catalogue dé Mr
Horsfield, l’un des hommes les plus instruits dans la botanique de nos
établissemens d’Outremer.
On a reconnu récemment que le Cubeb {Piper Cubeba) est un excellent
remedea lagonorrhée. Cette plante a une odeur aromatique particulière
et un goût singulier sans être âcre. Pris à la dose de trois dragmes ,
repetée six a huit fois par jour, a la manière du cortex peruvianus, il
arrête, sans produire aucun effet sensible, l’écoulement de la gonorrhée
et tous les symptômes inflammatoires dans l’espace de vingt-quatre
a soixante et douze heures. Si l’on interrompt l’application de ce
médicament aussi-tôt que les symptômes ont cessé de se manifester, ils
reparaissent ; il faut par conséquent continuer plusieurs jours après la
fin de leur apparition. Pris en grande quantité, le Cubeb a des qualités
doucement cathartiques g et dans quelques circonstances il diminue
1 engorgement des testicules. L usage de ce remède était inconnu aux
naturels du pays et aux Européens, un Anglais en fit par hasard la
découverte pendant l’occupation militaire de Java. Le peu de publicité
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donnée dans le tems à cette découverte a empêché qu’on en fasse
l’expérience dans nos climats tempérés d’Europe.
Le Datura est la plus remarquable des plantes narcotiques, ses effets
sont extrêmement prompts. Lorsque Mr Crawfurd était résident à
Samarang en i 8i 5, un batelier javanais descendait une rivière dans son
canot, il rencontra sur la rive un Chinois qui le pria de l’y laisser entrer
et de le conduire à sa destination. Le Javanais reçut de celui-ci des
viandes mêlées de Datura. Il èn mangea, s’endormit aussitôt et fut
très-étonné de se trouver, le lendemain, dépouillé de tout, dans une
forêt ou le traître Chinois l’avait transporté pendant son sommeil.
Nous avons déjà parlé des qualités stimulantes du Kamadou (Urtica
Urens) et des qualités vénéneuses de VAntchar et du Tsehettik, ainsi
nous terminerons cet article.
CHAPITRE XX.
Suite des Plantes employées dans les Manufactures et les Arts.
Le lecteur trouvera peut-être cette description des végétaux un peu
longue en comparaison des autres objets que nous avons traités; nous le
prions d’observer qu’elle remplit un demi-volume de l’ouvrage de Mr
Crawfurd, que nous en avons fait un extrait aussi resserré qu’il nous
a été possible, mais les productions du règne végétal offrent à Java un si
grand nombre de plantes peu ou point connues et si éminemment
utiles au commerce et aux arts, que nous avons pensé qu’il était
indispensable d’en donner une description.
La Canne à sucre (Arundo Saccharifera) est divisée en plusieurs variétés,
trois d’entr’elles paraissent être indigènes, la quatrième a été introduite
par les Européens. On les distingue par leur port et par la couleur de
leur tige. La première est d’un jaune pâle, elle a des articulations de
cinq pouces de longueur, la seconde est très-petite, n’a pas un pouce
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