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sont les seules qui ne sortent point. Leur quartier n’est pas muré,
les Hollandais et les Anglais ont été admis souvent dans l’intérieur des
liarems pour présenter leurs hommages aux princesses qui les habitent,
elles se rendent avec leurs maris aux invitations qu’elles reçoivent des
chefs européens et se conduisent avec toute la délicatesse et la décence
que leur prescrit le rang qu’elles occupent dans la société.
A 18 ou 20 ans une Javanaise non mariée est appelée vieille fille.
Voici la description des cérémonies du mariage. Lorsque le père
d’un jeune Javanais pense que son fils a trouvé une compagne qui
lui convient, il fait la proposition du mariage au père de la jeune fille. Les
femmes continuent la négociation qui finit par les fiançailles. Le futur
époux fait des présents à sa future, ces présents consistent ordinairement
en un anneau ou une pièce d’étoffe : on offre ensuite des noix d areque
appelées Pinang d’où vient le verbe mapienang {fiancer. )
La famille et les amis du fiancé font des visites à la maison de la
future épouse et lui offrent des fruits ; le but de cette cérémonie appelée
Lamaran, est de donner de la publicité au mariage:
Les insulaires de la classe commune paient un prix d’achat pour
acquérir leur femme, c’est la 3e partie des cérémonies du mariage.
Ce prix consiste en a r g e n t , bijoux,étoffes,buffles, riz etc.
Le futur époux (voyez fig. 9) va à la mosquée avec sonbeau-pere dans
la matinée du jour du mariage. Là il prononce les voeux selon le rit
Musulman.
Le Panghoulon lui demande s’il a payé le prix convenu ou s’il a
l’intention de le payer, sur la réponse affirmative du futur époux, il
dit : Je vous joins ( un tel ) par les noeuds du mariage à ( une telle )
qui sera votre femme dans ce monde. Vous devez satisfaire à vos
engagemens ou vous en resterez débiteur. Vous êtes responsable des
actions de votre femme. Si vous êtes absent de votre maison pendant
plus de sept mois, sur terre ou un an sur mer, sans lui fournir les
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moyens d'existence, votre mariage sera dissous, si votre femme le requiert,
sans autre formalité et vous serez passible des peines que porte la loi
mahométane.
Cette partie de la cérémonie est la seule empruntée au culte Maho-
métan, les autres sont entièrement du pays. Dans quelques cantons
l’on a tant de déférence aux volontés de la nouvelle épouse, que l’époux
doit s’établir dans son village, si elle l’exige.
L e s détails des cérémonies varient beaucoup, il suffit de dire qu’à
Java elles consistent en musique, en processions publiques pour faire
parader les époux chargés de bijoux dans le village ou dans la ville
qu’ils habitent; le cortège est à cheval autant que possible, la mariée
est conduite dans une espèce de litière ouverte.
Dans les mariages de personnes de qualité, un homme ressemblant a
un bouffon ou satyre, précède la procession et fait des contorsions.
Lorsque l’on est arrivé à la maison du pere de la mariee, celui-ci la
conduit par la main à une place qui lui est préparée ; du riz lui est présenté
en signe de la vie commune qu’elle va mener. Quelquefois les deux
époux prennent du betel dans la même boîte; cette cérémonie est la
confarréation des Romains : dans quelques cantons, la mariée est assu-
jétie à laver les pieds de son nouvel époux : dans d’autres cantons Ion
pratique l’usage superstitieux de porter un tison devant la mariee, elle
l’éteint avec de l’eau.
Le lendemain du mariage , le nouvel époux mène sa femme, de la
maison de son beau-père à la sienne, où l’on célèbre une fête a laquelle
les amis et les parens des deux familles sont invités.
La polygamie et le concubinage sont tolérés partout, cest le vice
des grands, cependant la femme du premier mariage est reconnue pour
la maîtresse de la maison, les autres ne sont guères plus que ses servantes.
Aucun homme ne donnera sa fille en second mariage a un homme de
son rang.
Les chefs des Javanais ont ordinairement trois a quatre concubines;