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Parmi les plantes qui servent à la médecine et à la parfumerie, il y a :
Le Camphre (Drjrobalanops Camphora de Colebroke;) c’est un arbre
forestier. Ce n'est pas un laurier semblable au camphrier du Japon,
comme on le pensait autrefois, mais un arbre résineux et aromatique, il
préfère le rivage de la mer. Ses limites géographiques sont très-étendues.
On ne l’a trouvé qu’à Sumatra et à Bornéo, vers le 3e degré de latitude
boréale. Une huile essentielle sort des fissures du bois sous la forme
concrète et quelquefois liquide ; on prépare la première, on obtient
cette huile par une simple incision. Elle est recherchée par les Persans,
les Hindous et les Arabes. On a présumé très-récemment que cette
huile était employée pour embaumer les momies, en Égypte ; ce fait
pourrait être aisément constaté par la plus simple expérience : ainsi on
aiu*ait la certitude que l’ancienne Egypte était en relations commerciales
avec l’archipel indien dans les siècles les plus reculés.
Le prix du camphre malais est à celui du Japon comme 20 est à un.
Lé Benjoin ( Styrax Benzoiri) est un arbre d’une grandeur médiocre;
il habite les plaines chaudes et le voisinage des rizières. 11 est originaire
des mêmes contrées d’où provient le camphre. On a coutume de le
propager par le semis. La gomme s’obtient par yne incision à l’écorce;
pendant les trois premières années de la croissance de l’arbre, elle est
blanche; elle brunit ensuite; l’arbre est épuisé à l’âge de douze ans et
on le coupe. La gomme du Benjoin est employée comme encens et
importée chez les musulmans et chez les catholiques de l’occident.
Le Lignum Aioes, Bois d’Aigle, ou Agalotsin, est peu connu : on en
obtient une substance onctueuse; il provient de Siam, et particulièrement
du royaume de Champa. On l’exporte en Chiné et au Japon.
Le bois de Sandal ( Santalum) est originaire de cet archipel : on en
connaît trois variétés : il aime les montagnes, sa qualité s’améliore depuis
la partie orientale de Java jusqu’à Timor.
Nous terminerons ici la longue nomenclature des plantes usuelles que
produit cette fertile contrée. Leur nombre, déjà fort augmenté depuis
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le tems ou Rumphius écrivait, s’accroîtra sans doute, en raison des
progrès immenses que la botanique a faits depuis le commencement
de ce siècle.
CHAPITRE XXI.
Des Propriétés rurales et des Professions méchaniques.
Le gouvernement est le propriétaire foncier, selon les lois et la
coutume de Java, à quelques exceptions près. La situation relative des
fermiers ruraux et du prince, correspond sous plusieurs rapports à celle
des Ryot et des Zemindar du Bengale; il y a des terres qui ne paient rien
à l’état, d’autres pour lesquelles le laboureur paie un cens et d’autres
qui sont dans les mains d’un supérieur immédiat. La part qui revient
au souverain, lui appartenant en toute propriété, il charge certains
villages, comme nous l’avons déjà dit, d’acquitter le salaire particulier
de ses officiers.
Le même cultivateur peut continuer à occuper la même portion de
terre pendant sa vie entière ; après sa mort, ses enfans peuvent en
hériter, en payant ce qui est dû. Un chef de village succède souvent
à son père dans le même emploi. Une très-faible partie des revenus
est transmise dans les caisses du gouvernement.
Le produit de la terre varie en raison de la culture : Mr Railles
entre dans de grands détails administratifs sur leur qualité ; le gouvernement
britannique avait fixé les bases générales de tous les impôts
réunis; nous en donnons lindication, pour faire connaître les charges
des habitans :
p o u r l e s a w a h . ( Terres du riz des marais. )
i re qualité. . . . . la moitié.................................de l'estimation du produit.
2me id.............. les deux cinquièmes.................................dito.
3u-e id.............. le.tiers......... ,.. . . ..................... d".