
sont ordinairement appelés. Raden. Quoiqu’il n’y ait point de noblesse
héréditaire, le peuple a cependant le plus grand respect pour les enfans
de famille.
La forme du gouvernement est à peu près la même dans toutes les
provinces, chaque Adipati a un ou plusieurs Patihs ou assistants, il
y a un Patih-Louar, pour les affaires publiques et un Patih-Dalem,
pour l’intendance domestique.
Le gouverneur de province réunit les trois pouvoirs judiciaire,
financier et exécutif; les mêmes attributions indivises sont accordées
à ses subalternes, l’ancienne coutume des Indous a force de loi,
malheur au fonctionnaire et même au souverain qui voudrait l’én-
fi eindre. Les pretres exercent une grande influence, quoique le pouvoir
du Jaksa, ou officier de la loi soit restreint depuis l’établissement
du panghoulou.ou prêtre suprême mahométan.
Mr Railles copie en entier un long fragment des excellentes observations
que Mr Hogendorp a faites avant l’occupation britannique, on. y voit
que les princes de Java étaient continuellement en guerre avec leurs
vassaux jusqua ce que les Hollandais aient soumis l’île entière, que
les princes octroyaient des terres aux chefs de leurs troupes, en
récompense de services militaires et d’autres services et que ces chefs
appelés .régents par les Hollandais, subdivisèrent les terres entre leurs
inférieurs aux memes conditions qu’ils les avaient reçues.
Mr Raffles copie ensuite plusieurs passages d’un ouvrage javanais
intitulé Miti Praja, qui est un recueil de maximes à l’usage des princes,
des ministres et des sujets.
« Un bon prince, y est-il dit, doit protéger ses sujets contre les
» persécutions injustes et les oppressions; il doit être pour eux, ce
» que le soleil est pour le monde. Sa bonté doit découler avec clarté
» et plénitude, comme le ruisseau de la montagne, qui dans sa course
» vers la mer, enrichit et fertilise les pays sur lesquels il descend. He
» même que le feuillage flétri des arbres, attend la pluie pour être
DU. GOUVERNEMENT. 2 / p
» avivé, ainsi ses sujets attendent de sa bienveillance, les moyens
». d’avoir la nourriture, le vêtement et de belles femmes. Si au
» contraire un prince néglige d’étendre sa bienveillance et sa protection
» sur ses sujets, il s’expose à en être abandonné ou tout au moins
» à perdre leur confiance.
» Quand un prince donne audience en public, sa conduite doit
» avoir de la dignité. Il doit s’asseoir sans être penché négligemment;
» il parlera peu, ne jetera point les yeux de côté et d’autre, parce
» qu’alors son peuple ne pourrait pas le regarder. Il doit avoir un
» air agréable, qui lui donne la facilité d’observer ses sujets et qui
» paraisse demander si quelqu’un a l’intention de lui parler : si on lui
» parle, il doit encourager ses sujets à s’exprimer sans hésiter.
» Dans ses discours, il aura non la voix haute, mais modérée et
»' noble; un prince ne doit pas modifier le sens de ses phrases et encore
» moins donner lieu à de fausses interprétations.
.» Le devoir d’un prince consiste surtout de faire attention à tout
» ce qui se passe parmi ses sujets et dans son pays, il donnera à toutes
» les affaires le meilleur résultat possible, il ne laissera aucun crime
» impuni, s’il ne veut pas se faire de nombreux ennemis. Enfin un
» prince doit connaître le mérite de ses sujets, la position de son
» pays, et être en état d’expliquer les expressions abstraites et difficiles,
» surtout dans les écritures.
» Voici les devoirs des ministres. C’est un malheur pour un premier
» ministre, si quelque attaque hostile est faite au pays qui lui est
» confié, sans qu’il en ait eu connaissance, ou qu’il n’ait point pris toutes
» les précautions pour les empêcher : le malheur sera plus grand
» encore, s’il a eu plus de soin pour s’assurer la faveur de son prince
» que de veiller à la sûreté de son pays. Cela arrive lorsqu’il n’est
» pas assez instruit pour administrer le pays, pour prévoir ce qui sera
» utile, lorsqu’il promettra beaucoup et tiendra mal sa parole, qu’il
» négligera les affaires publiques, qu’il parlera sans circonspection,