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recettes que des Arabes leur ont données. Nous nous abstiendrons
de rendre compte de quelques-unes de leurs pratiques absurdes, dont
Mi Crawiurd fait mention, puisque nous n’y découvrons rien d’utile.
Les opérations chirurgicales ne sont pas mieux connues que les
autres parties de l’art de guérir. Les accouchemens sont très-faciles
dans ces régions équinoxiales ; les douleurs de l’enfantement ne durent
pas Iong-tems et par conséquent ne peuyent point épuiser. Il arrive
souvent qu’une femme reprend ses occupations domestiques, quelques
heures après avoir mis au monde un enfant sain et vigoureux.
CHAPITRE LVIII.
Des Beaux-Arts. — De la Musique.
La sculpture et la peinture sont dans l’état le plus complet de décadence;
les monumens que nous avons décrits attestent que dans les
tems anciens, la sculpture avait été poussée très-loin, nous.observons
que ces témoignages sont à la honte du mahométisme. Partout ou
l’alcoran a été prêché, l’art de la sculpture est devenu rétrograde,
cette funeste religion fondée par le glaive, a détruit les chefs-d oeuvre
du génie dans les trois parties de l’ancien monde.
La musique s’est mieux conservée, cet art a fait plus de progrès
à Java, que dans les autres îles de l’archipel indien. Il y a des ins-
trumens à vent, à cordes et de percussion, (voyez planche 3y.)
Parmi les instrumens à vent, le plus grossiér est appelé Angkloung.
Les montagnards de la partie occidentale de Java en font usage. On
le fait avec des bambous coupés comme des tuyaux d’orgue, dont les
tons montent graduellement, ils sont attachés à une latte. On voit
souvent des troupes de 4o à 5o montagnards jouant tous à la fois de
cet instrument, en dansant.
Il y a dans l’île de Bali, un instrument à vent qui ressemblé à la
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flûte traversière, le son en est aigu comme la clarinette. Il a quatre
pieds anglais de longueur; quatre à cinq personnes en jouent ensemble.
Le Souling est une autre flûte ainsi que le Serdoum. Chez les Malais on
joue isolément de cet instrument. Les Persans et les Européens ont
introduit l’usage de la trompette appelée Nafiri et Salompret. Le Srouni
paraît être une espèce de.liautbois ou de trompette dont parlent les
romans. . ^
Il y a trois instrumens à cordes, le Chalempoung qui a 10 a i 5
cordes : cet instrument se joue comme la harpe. Le Trawangsa,
qui ressemble à une guitare, les montagnards de Sunda à Java en
font usage; c’est à peu près le Kachapi qui est une espèce de luth.
Le Babab instrument apporté de la Perse, est un petit violon a deux
cordes que l’on fait vibrer avec un archet, et qui donne des intonations
parfaites. Les conducteurs d’orchestres javanais jouent de cet instrument.
H y a beaucoup d’instrumens de percussion. Le tambour est connu
sous plusieurs noms. Outre les variétés qui sont d’invention indigene,
il y en a qui viennent d’Arabie et d Europe.
L’instrument qui approche le plus du tambour est le Gong, denomination
commune à toutes les langues de l’archipel indien. Cet
instrument provient de la Chine. Il est fabriqué d’une composition de
cuivre, de zinc et d’étain, il y en a de 3 à 4 pieds de diamètre, le
maillet est recouvert de gomme élastique ; on les suspend ordinairement
à un riche cadre. On ne peut se faire une idée de la force et de la
beauté des tons qu’on en retire; placé dans un orchestre européen,
en Allemagne ou en Italie, cet instrument serait du plus grand effet;
dans un orchestre malais ou chinois, les oreilles en sont en peu de
tems abasourdies.
Le Kentouk et le Kampoul sont des variétés des gongs de petite
dimension.
Le Kromo ou Bonang est une suite de petits vases ou g o n g s arranges
sur deux lignes dans un chassis, le son de cet i n s t r u m e n t est clair;
son, intonation est parfaite.