
i L entrée est de 7 % pieds de haut et environ 3 pieds de large, une
tête de gorgone forme la clef de l’architrave.
Il y a plusieurs figures sculptées sur la façade; à la droite on voit
un homme aux formes gigantesques qui dévore un enfant, à sa droite
un chien dont la tête est enlevée, est assis, et un oiseau qui ressemble
a une cicogne est au pied d’un arbre sur les branches duquel est perché
un autre oiseau qui ressemble à un pigeon; au-dessus il y a une espèce
dé faucon ou d’aigle. Au-dessus de la figure d’un homme ayant dans
la bouche la queue d’un serpent entortillé, il y a une autre figure
qui paraît être un sphinx, quoiqu’il soit suspendu dans l’air, ayant
les jambes, les bras et la queue étendue. La queue ressemble à celle
dun lézard; les griffes ont des espèces de membranes , mais le torse,
les membres, la face ont la forme humaine. Au-dessus il y a un petit
reptile, serpentant, semblable à un ver, c’est peut-être un serpent,
ayant quelque chose de l’aspic.
A la face du nord et à celle du sud de la porte, il y a un aigle
colossal étendant les ailes, tenant dans ses serres un immense serpent,
replié en trois, sa tête tournée vers l’aigle est ornée d’une couronne.
Il est impossible de conjecturer à quel culte appartenait ce temple,
qui paraît avoir une grande analogie avec ceux de l’Égypte. Nous
regrettons que Mr Railles dont les pouvoirs étaient illimités, n’ait point
fait dessiner plus amplement que par une vignette, dans la description
de Java, le monument qui paraît être antérieur à tous ceux que nous
avons déjà décrits et qui n’appartient en rien au culte braminique.
Le monstre qui dévore l’enfant est-il le Typhon ? le chien l’Anubis ? la
cicogne l’Ibis ? l’arbre, le palmier égyptien symbole de l’armée? le
pigeon, le faucon, et l’immense serpent appartiennent-ils aussi à
l’ancienne Egypte ? Ce qu’il y a de certain, c’est que ce temple appartient
à une des sectes du culte héliaque, dont le savant Dupuis nous
a expliqué les emblèmes, culte qui s’étendait depuis Ammon jusqu’au
apon et qui subsiste encore dans toutes les parties de l’Asie où le
RUINES DE SINGA SARI. l 83
christianisme et l’islamisme ne dominent point. Continuons la des-
scription de Mr Railles.
Près de la première terrasse, il y a des pierres.brisées, des restes
d’inscriptions, des sculptures de figures humaines, de tigre, d’éléphant
et de boeuf; il y a entr’autres une représentation d’un homme à cheval,
suivi de cinq hommes avec des lances et un porteur de pajong,
espèce de parasol.
La base de l’édifice est un carré parfait de 43 % pieds de chaque
côté, la hauteur est de 19 pieds; il y a au-dessus une espèce de
corniche, de 4 pieds 9 pouces de hauteur, le toit est de 21 pieds
2 pouces du nord au sud, et 19 pieds 9 pouces de l’est à l’ouest.
Les côtés de la pyramide correspondent aux quatre points cardinaux,
au sommet du côté de l’édifice, il y a deux serpens qui paraissent
avoir servi de tuyaux, toute la construction est plane et revêtue
d’ornemens sacrés.
Il y a sur la terre, à chaque côté de l’édifice principal, une large
pierre de la forme d’une tortue, ne mesurant pas moins de huit
pieds en* longueur.
Près de là, du côté sud de l’entrée, se trouvent les restes de deux
temples , dans l’un desquels on a découvert des cendres d’un feu
récemment allumé ; les naturels du pays ont la coutume de brûler
de l’encens et de faire du feu dans ce temple, lorsqu’ils veulent
se préserver de quelque malheur.
L’autre bâtiment qui est encore plus au sud , ne paraît avoir
conservé des restes de sa forme pyramidale, que du côté du sud-est.
On y a observé deux inscriptions, consistant chacune en quatre
caractères. Il y a entr’autres sur la terrasse un vase de pierre ; la
tradition assure qu’on ne peut jamais le remplir. Sur diverses pierres
il y a des éléphans, un chien sur ses quatre pattes, un singe,
letendard d’Arjouna. Plus loin il y a deux statues gigantesques, dont
la représentation se répète en plusieurs endroits de cet édifice. Telle
est la description sommaire des monumens de Soukou.