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semblable quantité' d’eau minérale, elle pesa 2 dragmes, 24 grains de
plus que l’eau distillée
Cette eau étant deux fois distillée, on y reconnut l’existence de sel
marin et de la terre calcaire.
CHAPITRE IV.
Température, Climat, Saisons.
L’île entière de Java jouit du climat le plus salubre, excepté dans
quelques expositions de la côte du nord.
La température ne varie guère entre les dix premiers parallèles de
l’équateur; les vents périodiques font ici ce qu’on appelle improprement
les saisons; les vents pluvieux de l’ouest soufflent en octobre,
ils deviennent plus forts en novembre et décembre, l’humidité augmente
jusqu’à la fin de janvier; les vents d’est dominent en avril et mai,
ils régnent seuls pendant la mousson sèche.
Les mois de juillet et d’août sont les plus secs. Durant cette saison,
les nuits sont plus chaudes que les jours.
Rarement on passe une journée sans orage dans les montagnes, le
bruit du tonnerre y est épouvantable, et fait trembler la terre ; les
éclairs sont des masses de feu qui embrasent l’athmosphère ; leur lumière
est quelquefois tellement vive qu’on doit fermer les yeux.
Les tempêtes et les ouragans sont inconnus, il n’y a de danger pour les
navires qu’au moment du changement des moussons qui est quelquefois
très-rapide.
Pendant la saison pluvieuse, il y a plusieurs beaux jours. Le matin
est ordinairement fort clair, parce que le soleil n’a pas encore aspiré les.
vapeurs presque perpendiculairement. La pluie ne tombe pas en brouillard
épais comme en Europe, elle tombe en torrens tellement, violens
que les animaux en sont quelquefois effrayés : le ciel semble se fondre
en eau pendant plusieurs jours consécutifs. A l’époque de la saison
TEMPÉRATURE, CLIMAT, SAISONS. 2$
sèche, on n’éprouve point la sécheresse du continent de l’Inde; dans
cette saison, l’athmôsphère est souvent rafraîchie par des pluies à verse
qui rendent à la verdure toute sa beauté.
La durée des jours ne diffère que d’environ cinq minutes avant ou
après six heures, pendant l’année entière : ainsi leur variation est insensible.
Leur longueur est celle de nos journées du 20 au 25 septembre. Les
nuits sont très-obscures, conséquence naturelle de leloignement du
soleil sous les antipodes, presque perpendiculairement; dans nos climats
de la Belgique au contraire, le soleil d’été ne s’éloigne qu’obliquement
sous l’horison, l’extrémité de ses rayons réfléchit quelque lumière sur
notre athmosphère, c’est par cette cause que nos nuits du mois de
juin ne peuvent être fort obscures.
Par la même raison, l’on ne jouit jamais dans la zône torride, de
ces longs crépuscules de la zone tempérée, l’aurore n’y a point cette
délicieuse gradation de lumière qui précède chez nous le lever du soleil.
La transition des ténèbres à la lumière, vers six heures du matin, et
celle du jour à la nuit la plus sombre, vers six heures du soir se fait
rapidement en quelques minutes.
Les expositions du nord et du midi que l’on observe avec tant de
soin dans la zone tempérée, sont inconnues dans l’archipel indien, parce
que le soleil parcourant sans cesse la zone torride entre les tropiques,
se trouve pendant quelques mois au nord à l’heure de midi, et pendant
d’aütres mois au sud, et deux fois perpendiculairement dans une année.
Au mois de juin qui est l'époque du solstice d’hiver de l’hémisphère
austral, le soleil est plus élevé à Java qu’au • solstice d’été aux Pays-Bas.
Le thermomètre de Fahrenheit s’élève à 90 degrés vers trois heures
après-midi sur la côte du nord, il monte souvent à quelques degrés de
plus dans les plaines basses de Batavia, de Samarang et de Sourabaya,
il marque 70° à 74° IPBPt et Ie so^r e* 87V* à midi dans les
appartemens bien aérés.
La chaleur varie selon la hauteur du sol. Au mont Gedé, le thermo