
La fameuse Makota ou couronne de Majapahit, fut perdue pour
toujours pendant la guerre qui causa la perte de Mengkourat Mas.
Parmi les événeméns malheureux de ce règne, on peut citer la révolte
de Sourapati qui commença en i683 et qui ne fut étouffée qu’en 1699.
Pakabouana I«,' mourut l’an 1648 de Java ( 1722 de l’è. v.,) son
regne fut presque toujours trouhlé par des révoltes, les Hollandais
furent ses alliés et perdirent beaucoup de troupes dans plusieurs
actions, mais la Compagnie acquit pendant cette époque la suprématie
sur lïle de Java, le Sousounan ne fut plus que son pupille. Il
avait écrit à la Compagnie pour la prier de choisir son successeur
parmi ses trois fils, Prabou Amangkou Nagara, l’ainé, fut choisi. Le
plus jeune se révolta, s’empara de Matarem, les Hollandais envoyèrent
des troupes à Sourabaya, et rétablirent l’ordre dans le tems que ce
jeune prince mourait d’une très-courte maladie dans le village de
Kali Gangsa, Un des chefs de la rébellion fut exilé au Cap-de-
Bonne-Espérancè.
En lannée i65y de Java ( 1731 de l’è. v. ) Pakabouana II, âgé d’environ
14 ans, succéda à son père. Denoii Raja, premier ministre du feu
Sousounan, fut chargé du gouvernement, jusqua ce que le jeune
monarque fut en état de régner.
En 1737 de 1ère vulgaire, eut lieu la révolte des Chinois à Batavia.
Un grand nombre de mécontens de cette nation sortirent clandestinement
de Batavia, et se rassemblèrent à Gandaria, village peu éloigné
de cette capitale; l’on raconte de diverses manières la cause de cette
révolte : les uns disent que les Chinois étaient souvent molestés par
les esclaves des Européens, et qu’ils ne purent obtenir justice, d’autres
que la protection spéciale accordée aux Chinois par le général
Valkenaar excita la jalousie parmi les autres nations. Un Chinois
nommé Liu-Chu, informa le gouvernement de ce qui se passait à
Gandaria et servit d’espion. Les rebelles s’approchèrent de la ville1,
Sing Seh commandait tous les révoltés : on ferma les portes, on
ÉTABLISSEMENT DES HOLLANDAIS. a 3 l
les reçut a coups de canon; plusieurs d’entr’eux perdirent la vie»
ils se retirèrent dans le plus grand désordre à Gading Melati.
Le lendemain, l’on fit débarquer tous les marins, Tordre fut donné
aux Chinois de s’enfermer dans leurs maisons. La population chrétienne
et indigène eut l’autorisation de faire main-basse sur tous les Chinois
qu’on rencontrerait. Sur environ 9000 individus de cette nation, i 5o
seulement échappèrent au carnage, et parvinrent a fuir jusqu’au
Kampong Melati. Les propriétés chinoises furent pillées.
Après cela, le général baron Yan Imhoff, à la tête de 8000 hommes
de troupes européennes, et 2000 hommes de troupes javanaises, s’avança
vers Melati ou les Chinois s étaient retranchés sous le commandement
de Si Panjoung; ils furent chassés de cette position et se retirèrent
a Paninggaran ou ils furent défaits. Les Hollandais perdirent dans
cette affaire 45o hommes et les Chinois 800.
Lorsque la nouvelle de cette révolte parvint à Kerta Soura, les
ministres Se concertèrent pour décider s’il fallait se déclarer en faveur
des Hollandais, et chasser les Chinois, ou pour ces derniers qui ne
sont que de simples marchands , tandis que les Hollandais sont des
souverains. Le Sousounan décida qu’il fallait encourager la révolte
et il renvoya Merta Pur a , Toumoung Goung de Grabogan à son poste
pour faire part de cette décision aux Chinois et pour leur promettre
secrètement 1 assistance du prince, et entrer en correspondance avec
leurs chefs, ils en firent part à Sing Seh.
Merta Pura demanda des munitions au commandant hollandais,
pour attaquer les Chinois à Tànjoung Wàlahan, par ordre du prince.
Cet officier fut la dupe de Merta Pura qui fit de fausses attaques,
les Adipatis de Pati, de Demak et de Kedou en firent de même.
Les Chinois assiégèrent Samarang et détruisirent Rembang. Les
troupes de la Compagnie abandonnèrent Jawana et Demak.
Le Sousounan découvrit qu’un des fils de Mengkourat Mas, révenu
de Ceylan après la mort de ce malheureux prince, intriguait avec le