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mobiliers de la de'funte. Les os furent laves pendant un mois et sept
jours, on les plaça alors sur une litière, on les transporta avec les
mêmes e'gàrds que si c’était le corps entier, on les déposa dans un
endroit appelé' Làbec, où ils furent brûlés avec soin, recueillis dans
une urne et jetés en cérémonie dans la mer à une certaine distance
de la côte;
Lors de la mort du monarque, ses femmes et ses concubines au
nombre d’environ i 5o personnes se dévouèrent aux flammes.
Les babitans de Bali font embaumer les corps des personnes qui
viennent de mourir et attendent le jour que leurs bramines désignent
pour les brûler, ce jour vient quelquefois un an après le décès.
Ces peuples ont deux grandes fêtes religieuses, la première appelée
Galoungan dure cinq jours, la seconde appelée Kouningdn est de deux
jours, elles arrivent vers les deux solstices, lorsqu’on plante et lorsqu’on
récolte le ris; ces peuples ont adopté l’ère indou de Salivana, ils orit
plusieurs livres qui traitent de leur religion.
Le culte de Siwa fut introduit il y a 3 à /¡oo ans, celui de Bouddha
était auparavant dominant. Les prêtres racontent ainsi cette révolution.
Peu d’années avant la Conversion des Javanais au mahométisme, un
grand nombre de bramines indous de la secte de Siwa arrivèrent à
Java et furent protégés par Browijaya, souverain de Majapahit. Après
la destruction de cet empire, plusieurs d’entr’eux se réfugièrent à Bali
sous la conduite de Wouhou Bakou et prêchèrent leur doctrine; la
génération actuelle est la dixième depuis Wouhou Balipu et ses
compagnons,
On ne doit pas s’étonner que le mahométisme n’ait point poussé de
racines à Bali* cette île est entourée de côtes inaccessibles, elle est
privée de ports et même, d’ancrages assurés. 'Les marchands maho-
métans n’y purent point aborder aveç la même facilité qu’à Java. Les
Bafinais sans haïr la religion mahométane et en persécuter les sectateurs,
ne montrent pas de jalousie envers eux.
Caractère du Mahométisme.
Les Javanais ont reçu la foi musulmane du pays orthodoxe de l’Arabie
a une e'poque très-récente et long-tems après la destruction du califat
de Bagdad. On sait que les musulmans sont divisés en plusieurs sectes
les Javanais sont sectateurs de Schafdii, dont les opinions dominent
sur les côtes d’Arabie. Les Malais sont réputés les meilleurs maho-
métans de larcbipel indien, leurs relations avec des personnes de
plusieurs autres religions, telles que les Indous, les bouddhistes, les
Chinois, les chrétiens et les païens de leur pays les ont rendus fort toléraos.
Ils observent scrupuleusement les préceptes positifs de l’alcoran tels
que les fetes, les jeunes, les prières, la fréquentation des mosquées,
les pèlerinages, mais ils observent très-mal les préceptes négatifs tels
que la defense des jeux de hazard et des liqueurs enivrantes ; ils ne
sont exacts observateurs que du précepte qui défend de manger de la
viande de porc. Ils célèbrent les deux grandes fêtes prescrites par
1 alcoran, ils en celebrent une troisième en l’honneur de leurs ancêtres,
cette fête est évidemment aborigène, ils célèbrent pour 4e grande
fête, lp jour de la naissance du prophète.
Dans leurs fetes principales ils portent les figures dorées d’un serpent ou
^ animal qui ressemble a une oie et d’un autre qui a la forme
dun daim, ils ont conservé beaucoup d’usages braminiques, ils ne
sont point rigides, dans leurs prièi’es et dans leurs .jeûnes-, plusieurs
personnes du ¡peuple ignorent le nom du prophète.
Le pèlerinage de la Mecque est souvent entrepris à cause des
distinctions et des immunités qui sont accordées au titre de pèlerin;
mais les personnes qui 1 entreprennent doivent être favorisées de la
fortune, ainsi que nous l’avons démontré, à cause des frais énormes
et de la longue durée de ce voyage.
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