L empire de Brambanan ou Mendang Kamoulan est le mieux connu
des tems anciens, les arts y étaient florissants ; Ardi Wijaya-, l’un de
ses princes eut cinq fils selon la chronique du re'gent de Demak, l’aine
fut chef des cultivateurs à Bagalen ; le ac des marchands, à Japara ; le 3e
des bois et forêts à Koripan, le 4e des manufactures d’huile, de sucre
et des distilleries; le 5e appelé Resi Dendang Gendis assista son père
et lui succéda.
Dewa Kasouma fut un grand monarque, et amateur de la chas se
il fonda, en 846, à 5 milles de Sourabaya la ville de Jang’gala , c’est-à-
dire ville du Chien en langue javanaise. II envoya ses 4 fils dans l’Inde
(Kling, ) pour les faire instruire dans la religion de Brama, fainé épousa
une des plus grandes princesses de ce pays et revint à Java avec trois
gros vaisseaux chargés d’étoffes et d’autres marchandises, en amenant
des artistes de diverses professions et mille hommes de troupes pour
la garde du roi. Dewa Kasouma partagea son royaume entre ses quatre
fils qui formèrent quatre états séparés ; Ami Louliour régna à Jang’gala,
Ami Jaya à Singa’Sari, Lembou Meng’arang à Ng’arawan et Lembou
Ami Louhour à Kediri. Sa fille ne fut point mariée, elle fit construire
entr’autres les temples de Singa’Sari.
Sous Je règne d’Ami Louhour, le commerce avec les étrangers prit
un grand accroissement. Les aventures Ae Panji Jno Kerta Pati, filsdece
monarque et de la princesse qu’il avait épousée dans l’Inde, sont célèbres
dans l’histoire de Java; la littérature javanaise est remplie de poèmes
dont il est le héros. Dans sa jeunesse, il épousa Angréné ou Sekar’taji,
fille du Bopati de son père, mais ce monarque voulant qu’il épousât sa
cousine , fille du chef de Kediri, fit périr Angréné. Alors Panji
s embarqua avec le corps de sa bien-aimée, une tempête s’éleva, la
plupart de ceux qui montaient le vaisseau périrent, enfin il parvint
a débarquer a 1 île de Tanaban, là il brida le corps d’Angréné et il
partit pour Bali avec le reste de ses serviteurs ; il y prit le nom de
Klana Jajang Sari. Ayant obtenu des secours du prince de cette île,
HISTOIRE DE JAVA. 2 0 3
il en épousa la fille, et vint débarquer à l’occident de Kediri ; il y
épousa aussi la princesse de Sabrang appellée Chandra Kirana, qui était
d’une grande beauté et qui avait été demandée en mariage par le prince
Mahométan de Malacca, il s’était annoncé pour un Raja de l’île
opposée et se fit reconnaître après son mariage.
Selon quelques romanciers , un prince de Bornéo, appelée l’Ile d’Or,
à l’opposite de Java, se présenta à la cour de Jang'gala avec deux
princesses, en se faisant passer pour Panji, et en imposa à la crédulité
du monarque qui s'imagina avoir retrouvé son fils.
Selon d’autres romanciers, c’est au contraire Panji qui périt par la
tempête , Angréné avec laquelle il avait fui, fut jetée sur la côte de
Bali et en épousa le monarque.
Panji introduisit l’usage duKris et d’un instrument de musique appelé
Gamelan.
C’est au milieu du 9e siècle de l’ère javanaise, c’est-à-dire dans la
première moitié du 1 oe de l’ère vulgaire, que les Chinois commencèrent
à établir des relations de commerce avec l’île de Java; un grand JVang-
kang chinois avait été jeté sur la côte nord-est de l’île. L’écrivain du
vaisseau possédait une pierre magique qui opérait des prodiges, il en
fit présent au chef de Tegal, qui par reconnaissance, accorda aux
naufragés la faculté de s’établir sur son territoire.
Selon quelques auteurs, Panji gouvernait le royaume avec son père;
un chef de Madura, île alors appelée Nousa Antra, vint attaquer
Jang’gala; une prophétie avait annoncé que Panji serait invulnérable, tant
qu’il ne serait pas* atteint d’une baguette de fer de Langkara.
Le prince de Madura lui lança une flèche que ce roi avait faite ; Panji
fut tué.
ga4- Une tradition indique que les îles de Sumatra, Java, Bali et
Sumbawa étaient unies et qu’elles lurent séparées en neuf parties, mais
qu’après 3ooo saisons pluvieuses, elles se réuniront de nouveau.
9271 Kouda Lalian surpassa Panji en exploits et en gloire, il commença
son règne étant encore fort jeune.