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ç. 1722. Quarante-quatre chefs qui s’étaient révoltés contre les Hollandais
se rendent à Batavia, alors finit la longue guerre qui
durait depuis 3o ans, sous le nom de première guerre de Java.
c. 1723. Introduction de la culture du çafé à Java,
c. 1726. Mort du Sousounan, son plus jeune fils lui succèderà l’exclusion
de son fils aîné.
C. 1740. Conspiration des Chinois à Batavia, ils sont, massacrés au
nombre de dix mille, le reste se retire dans l’intérieur de
l’île et y continue la révolte,
c. Ï741* be 29 novembre. Les Hollandais célèbrent leur triomphe sur
les Chinois.
(Nous finissons ici Vextrait de la chronologie de Mr. Crawjurd.)
C O N C L U S IO N .
Je termine la description de Java et des autres îles de l’archipel indien
en faisant connaître quelques unes des difficultés què j’ai éprouvées
dans ces contrées. Le récit de ce qui m’est arrivé sera utile aux
naturalistes qui se proposent de visiter les Indes.
Je fus nommé employé aux Indes-Orientales par un arrêté de S. M. le
Roi des Pays-Bas. J’avais promis à Mr De Falk, Ministre qui tient un
rang distingué parmi les savans de l’Europe, de faire la description des
pays que j’aurais vus, c’était l’objet de mon voyage. Je pars plein d’espoir,
je touche enfin cette terre de l’Océanie après 181 jours de navigation,
j’espère obtenir de l’emploi, mais je suis éliminé et renvoyé en Europe
presqu’aussitôt après mon arrivée, par le motif que je ne sais pas assez
la langue hollandaise.
Voulant retirer au moins quelque fruit d’un aussi long voyage,
je rassemble par mes propres soins et à force d’importunité auprès de
diverses personnes, une collection d’objets des trois règnes de la nature,
pour l’offrir au jardin Botanique et au Musée de Bruxelles, ma ville
CONCLUSION. 3 5 9
natale. Je réunis dans une grande caisse les objets du règne animal et du
règne minéral, je la fais conduire à bord du navire pair lequel je devais
revenir en Europe;le capitaine refuse d’embarquer;la fatale caisse, par
le motif que les objets d’histoire naturelle et surtout les peaux d’oiseau;,
portent malheur à Un navire; la preuve en est évidente, ajoute-t-on,
car plusieurs vaisseaux ayant de semblables chargemens, expédiés par
le professeur Reinwardt, ont péri ou ont été considérable ment avariés.
Je menai lé capitaine chez le curé Wedding, qui est son ami; cet
excellent ecclésiastique lui démontra l’absurdité d’une telle superstition.
« Je veux bien vous croire, lui répondit le capitaine en ma présence,
» mais mon équipage ne me croira pas. » J’étais désespéré de me voir
encore une fois entravé * lorsque je rencontrai le capitaine Bôelen; de
la Delphine d’Anvers. Cet officier s’offrit spontanément de prendre ma
caisse. Qu’arri va-t-il ? Notre navire faillit périr pendant les plus terribles
coups de mer à l’entrée de la Manche, en décembre 1820 et en janvier
1821, tandis que le navire la Delphine, parti long-teins après nous,
entra sain et sauf dans le port d’Anvers, le même jour que j’y arrivais.
Quant aux graines , je ne voulus jamais m’en dessaisir , parce qu’il
faut qu’elles soient Continuellement exposées à l’air athmôsphérique
dans la zone torride; sans cette précaution, là vitalité en est étouffée
en peu de tems. J’en avais entr’autres recueilli moi-même au-delà de
35o espèces dans des plaines et sur des montagnes. Vérs je 15e jour
de navigation, je m’apperçus que des animaux microscopiques les détruisaient.
Je fus contraint dès lors d’éplucher fréquemment une à une,
toute cette immense quantité de semences. Les personnes qui ont
voyagé sur mer, pourront seules apprécier les peines que me donnèrent
cette opération, à cause du roulis.
Ce n’est pas tout encore, notre navire disait éaü Sur les côtés;
chaque fois que le vent poussait la mer vers le bord contre lequel
était mon lit, seul endroit où j’avais pu placer < mes graines, je devais
me lever, rouler mon matelas ainsi que mes autres effets et ouvrir