
3 o4 a n a l y s e d e l a g u e r r e s a c r é e .
7. Alors le dieu suprême Batara Siwa vint et dit au poëte : voici le tems
d’écrire la guerre entre Pandawa et les princes de Kora.
8. Autrefois, le dieu Kresna, l’ami de Naranata l’un des Pandawa,
s’empressa de lui dire. « Je demanderai à Souyoudana, chef de Kourou,
» le partage du pays de Kourou : s’il y consent c’est bien, si non, il
» y aura une grande guerre. »
9. Ayant ainsi parlé, il part, et quitte le pays de Wirata, suivi de
Satiaki. Il monte sur son char que traînent des coursiers agiles,
qui s’élancent au milieu des airs comme s’ils avaient des ailes, bientôt
le dieu voit la ville d'Astina Gajahouya, elle perçait les nuages ; triste,
elle regardait le figuier royal (le vareigner) comme une épouse désolée
d’être éloignée de son époux.
10. Les angles des portes paraissent s’agrandir à mesure que le dieu
s’avance, les tourelles paraissent s’incliner lorsqu’il s’approche, et les
branches des fleurs serpentantes sont ondulées par le vent, en signe
d'obéissance.
11 à 16. (Description des environs d’Astina.)
17. Les routes d’Astina étaient délicieuses, et bientôt le bon Kresna
arrive dans les plaines de Kourou ; les héros Kanwà, Janaka et Narada
y viennent au-devant de lui, et se préparent à lui obéir.
18. Alors l’excellent Kresna se met sur le siège du cocher, et offre une
place aux trois pandita dans le char, il leur dit d’obéir ; ceux-ci le
saluent et le remercient de cette faveur.
19. Les pandita étaient contents de Kresna qui avait pris la place
du cocher, et pendant leur route ils parlaient de leur voyage vers le
roi d’Astina, et de différentes autres choses intéressantes ; leurs paroles
s’écoulaient comme un limpide ruisseau.
20. Le respectable Kresna était arrivé dans les plaines de Kourou ;
bientôt le roi en est informé, il donne des ordres pour ôter la
poussière, du palais et le nettoyer, il dirige en mênie tems, la manière
de placer les plus belles étoffes sur le sol de la résidence royale en
dehors, aussi loin que s’étend la grande cour extérieure.
ANALYSE DE LA GUERRE SACRÉE.. 3o5
21. L’ordrè est donné de .montrer le plus grand respect. Tels étaient
les commandemens des chefs des Kourawa. Les seuls Sakçuni, Kerna
et Douryodana refusent d’obéir ; ils se retournent et montrent leurs
dos. Ils refusèrent, parce qu’ils s’aperçurent que celui qui est grand
parmi les hommes agissait de concert avec les Pandawa.
22. Des viandes sont préparées dans l’intérieur du palais et placées au
dehors. Kresna arrive devant la ville, tandis que les sons d’une musique
harmonieuse de plusieurs instrumens se font entendre, son char s’avance
doucement jusqu’à la salle d’audience.
23. Les habitans désirent voir l’arrivée de ce dieu, ils craignent
de tarder, ils se pressent en foule; les uns arrangent leurs habits, ils
attachent leurs cheveux, d’autres plus tardifs, viennent avec leurs
dents en partie noircies et en partie blanchies, ( les dents noircies
sont un signe de parure. )
24. Les femmes élèvent leurs seins avec leurs deux mains, avant de
paraître devant Kresna. Les enfans portent dans leurs bras leurs poupées
d’ivoire, ils leur parlent, lorsqu'ils viennent au lieu d’où ils pouvaient
apercevoir leur père royal.
25. Dans la foule il y a des personnes qui accourent en tenant leurs
miroirs et leurs pinceaux, comme si elles venaient en hâte pour servir
le prince.
26. D’autres accourent si vite quHls sont en sueur, ils perdent leurs
vêtemens sur la route, d’autres que les porte-faix renversent avec leurs
charges, tombent la bouche ouverte et ressemblent à des hommes ivres,
(Mesure Basanta Tilaka.)
27. On n’en finirait pas, si l’on voulait décrire l’étonnement de
la multitude lorsque Kresna arrive, il ne descend point au palais du
roi ; mais à celui d!Aria Drastarasta.
28. U y trouve assemblés Druria, Bisma et d autres braves ; Aria
s’empresse de placer devant Kresna,, des viandes dans des plats d’or
entourés de pierres précieuses , qui prouvent la dignité de son hote.